Chapelle de l'Espoir
Eglise évangélique
[Chapelle de l’Espoir]


Verset du jour :


Noël

Message donné le 4 décembre 2016 par Joseph Zbinden

-  Texte : (Phil. 2 :1-11)
- Thème : Vive Noël, ou vivre Noël ?

Introduction :

Noël, n’est pas un temps particulièrement heureux pour tout le monde, car il rappelle pour certains le souvenir de moments difficiles ou pénibles.

Mais pour beaucoup, Noël, c’est la fête, la joie, le bonheur.

Longtemps à l’avance on prépare l’événement.

On organise des rencontres de famille, on réfléchit aux cadeaux que l’on va offrir, on se réjouit pour la fête et on s’écrie :

1) Vive Noël ! (1er point)

Mais qu’est-ce qui nous rend si heureux, si joyeux.

Le sapin qui met un peu de couleur dans la grisaille du temps, peut-être de notre cœur ?

Les bougies qui scintillent de mille feux, et qui renvoient l’éclat de leur lumière dans nos yeux, les illuminant d’un bonheur éphémère ?

Les cadeaux tant attendus par les petits comme par les grands, gestes d’amour et de fraternité ?

La fête, le repas, l’ambiance familiale au coin du feu, où il fait bon se retrouver et être ensemble ?

Est-ce uniquement pour cela que nous disons tout haut et fort : c’est Noël !

Que nous chantons en chœur :

Voici Noël et que nous crions : Vive Noël ?!

Est-ce encore pour cela que le monde, le temps d’une bougie, le temps d’un cantique et d’une prière, retient son souffle, s’arrête et se recueille donnant à tous ceux qui aspirent à la paix, une lueur d’espoir ?

Hélas ! Une lueur d’espoir qui paraît puis disparaît tout aussitôt.

Car l’homme,

aveuglé par son péché,

courbé sous le poids de son fardeau,

reprend et poursuit sa route,

les yeux rivés au sol,

le cœur accroché à la terre,

cherchant et recherchant :

- les biens d’ici-bas,

- les joies d’ici-bas,

- les affections d’ici-bas,

- le repos d’ici-bas,

- la gloire d’ici-bas.

Oubliant dans sa course effrénée, qu’ici-bas,

tout est vanité,

et que là-haut il y a le ciel,

il y a Dieu,

il y a Jésus qui est venu pour nous sauver,

et qu’en ces temps de Noël nous célébrons l’anniversaire de la naissance de celui que les anges ont accueilli et acclamé en disant :

’Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée !’ (Luc 2:14)

Oui un enfant nous est né, un fils nous est donné.

’Selon le serment par lequel il avait juré à Abraham, notre père, de nous permettre, après que nous serions délivrés de la main de nos ennemis, de le servir sans crainte, en marchant devant lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie.’ (Luc 1:73-75)

Voilà pourquoi nous chantons Noël, voilà pourquoi nous donnons gloire

à Dieu et que nous crions : Vive Noël !

Parce que Dieu s’est fait homme pour nous sauver de l’enfer du péché, et pour nous donner la vie éternelle en Jésus-Christ notre Sauveur, mort et ressuscité pour nous.

C’est pourquoi, en effet, nous voulons dire et redire dans un élan de joie et de reconnaissance envers Dieu : Vive Noël !

2) Vivre Noël. (2ème point)

Est si vive Noël c’est recevoir de Dieu le don ineffable de son Fils, vivre Noël, c’est renoncer à sa propre vie.

Et c’est vivre désormais de la vie du Fils, car si Dieu nous l’a donné c’est pour que nous vivions en lui, de lui et par lui.

Mais comment ? Là est la question ! Et Paul répond :

’Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ,’ (Phil 2:5)

Mais quels étaient ses sentiments ? C’est ce que nous voulons essayer de découvrir ensemble :

Jésus, aurait pu venir comme les juifs l’imaginaient, en puissant libérateur du joug des romains,

Grand Vainqueur de l’ennemi, et régner en Seigneur glorieux, plus glorieux que Salomon, et faire de son peuple la nation la plus célèbre du monde !

Il reviendra, certes, en tant que tel. Et nous l’attendons et nous nous réjouissons !

Mais il est venu, dans un premier temps, nous montrer l’exemple et nous apprendre à vivre Noël.

Et qu’a-t-il montré ?

Il a montré qu’à l’éclat visible du monde, il n’est pas venu étaler un éclat plus vif encore.

Il a montré qu’à la gloire du monde il n’a pas opposé une gloire plus grande encore.

Nous précisons,

Il n’est pas venu combattre :

- la force avec plus de force encore,

- la richesse avec plus de richesse encore,

- l’honneur avec plus d’honneur encore,

- le pouvoir avec plus de pouvoir encore,

- la haine avec plus de haine encore,

- la violence avec plus de violence encore.

Mais à la force humaine, il a opposé la faiblesse,

à la sagesse humaine, il a opposé la folie divine,

à la haine il a opposé l’amour,

à la gloire : l’humilité,

à la richesse : la pauvreté.

En d’autres termes,

Au lieu de prendre il est venu donner,

au lieu d’être servi il est venu servir,

au lieu de vivre il est venu mourir.

C’est pourquoi il nous dit :

que la vraie grandeur n’est pas dans la puissance mais dans la faiblesse,

que la vraie richesse n’est pas dans ce que l’on possède,

mais dans ce que l’on donne ou abandonne,

ou encore dans ce que l’on pardonne.

Car c’est en donnant que l’on reçoit,

c’est en s’abaissant que l’on est élevé,

c’est en mourant que l’on vit.

En un mot comme en cent, Jésus nous apprend, que la vie est dans la mort, c’est-à-dire que mourir c’est vivre, et que vivre Noël c’est vivre la croix, afin qu’au travers de la croix, qu’au-delà de la croix, nous ressuscitions à la vie, à la vie éternelle.

Il y aura de la joie, certes, mais au-delà et au travers de la souffrance.

Il y aura la victoire, certes, mais au-delà et au travers du combat.

Il y aura la gloire, certes, mais au-delà et au travers du renoncement.

Il y aura le couronnement, certes, mais au-delà et au travers de la croix, car sans croix point de couronne.

Jésus donc, contrairement aux hommes, n’a pas revendiqué ses droits :

droit à la vie,

droit à la santé,

droit à la sécurité,

droit à la liberté,

droit à la dignité,

droit à la richesse, aux honneurs, au bonheur et que sais-je encore !

Mais en y renonçant, il est venu nous rappeler que nous n’avons aucun droit à faire valoir devant Dieu, sinon celui de nous soumettre à sa loi, à son principe de vie, qui consiste à mourir à nous-mêmes, à mourir au péché, afin de vivre pour Dieu.

Et vivre Noël, c’est vivre la loi de Christ, et la loi de Christ c’est la loi de l’amour !

Autrement dit, l’exemple que Jésus-Christ est venu nous donner, c’est l’exemple de l’amour, et c’est cet exemple que nous devons suivre, selon qu’il est écrit :

’C’est ici mon commandement, aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.

Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.’

(Jean 15:12-14)

Ainsi, avoir en nous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, c’est aimer comme il a aimé, et aimer c’est vivre non plus pour soi-même seulement, mais aussi et surtout pour les autres.

Et vivre ainsi, c’est vivre Noël, c’est vivre dans l’esprit de Noël dans l’esprit de la croix, dans l’esprit de Christ qui a dit :

’Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera.’ (Luc 9:23-24)

L’exemple de Jésus, que Paul propose à notre réflexion est là pour nous montrer, que l’obéissance à Dieu concerne même le Fils de Dieu, et que si le Fils a dû apprendre l’obéissance par les choses qu’il a souffertes, à combien plus forte raison, nous les enfants de Dieu, serons-nous appelés à nous soumettre de même, au Père des Esprits pour avoir la vie.

Jésus donc, devant l’ordre de Dieu son Père, n’a pas refusé ce chemin d’obéissance alors qu’il savait qu’il serait pénible, et qu’à la fin il serait un chemin de souffrances et de douleurs, aboutissant à la mort sur la croix.

Au contraire, il a dit, me voici ô Dieu pour faire ta volonté.

Par conséquent, Jésus n’a pas hésité, le moment venu, à se dépouiller de ses prérogatives célestes, pour revêtir notre humanité, pour accomplir son œuvre de rédemption en notre faveur.

C’est pourquoi Paul inspiré par l’Esprit dira, dans notre texte :

ayez un même sentiment, le sentiment qui était en Jésus-Christ,

ayez un même amour, l’amour qui était en Jésus-Christ,

ayez un même cœur, le cœur qui était en Jésus-Christ,

ayez une même pensée, la pensée qui était en Jésus-Christ.

Ainsi, rempli de Christ, rempli de son amour, de sa pensée, nous ne ferons rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais l’humilité nous fera regarder les autres comme étant au-dessus de nous-mêmes, et nous ne considérerons pas uniquement nos propres intérêts, mais aussi ceux des autres.

C’est pourquoi, nous ne dirons pas seulement, que peuvent faire les autres pour moi, mais nous dirons surtout et avant tout, que puis-je faire pour les autres :

pour mon épouse, pour mon mari,

pour mes enfants, pour mes parents,

pour mon frère, pour ma sœur,

pour mon prochain, pour mon voisin,

pour mon employé, pour mon employeur,

pour mon église, pour mon pays.

Alors, et alors seulement, à l’exemple de Jésus et selon sa Parole, nous connaîtrons qu’il y a plus de joie :

à donner, qu’à recevoir,

à aimer, qu’à être aimé,

à aider, qu’à être aidé,

à comprendre, qu’à être compris,

à pardonner, qu’à être pardonné,

à honorer, qu’à être honoré

à rendre heureux, qu’à être heureux, et que sais-je encore !

C’est ici l’authentique esprit de Noël, c’est ici l’amour, la joie et la paix dans le Saint-Esprit qui animait Jésus, et qui veut nous animer maintenant, non seulement le jour de Noël, mais tous les jours de notre vie.

En face de ce défi, et devant les exigences de l’amour divin, Paul s’écriait :

’Qui est suffisant pour ces choses ?’ Personne !

Mais le Seigneur, par son Esprit, veut nous aider à vivre Noël, en tout temps et en tout lieu.

Conformément à l’esprit de Noël, au principe divin que nous avons évoqué tout à l’heure, nous vivrons de telle sorte, que ceux qui nous entourent, reconnaissent en nous des chrétiens authentiques.

Des chrétiens qui ne revendiquent pas seulement leurs droits, mais qui accomplissent aussi leurs devoirs.

Des chrétiens qui ne cherchent pas leurs intérêts seulement, mais aussi ceux des autres,

qui n’aiment pas uniquement pour être aimé en retour, mais qui aiment les autres, quels qu’ils soient,

sans condition,

sans distinction,

sans restriction, comme Jésus a aimé.

Des chrétiens qui sont prêts à rendre service, qui supportent les offenses, les souffrances liées à leur témoignage, et qui pardonnent aux autres comme Christ leur a pardonné.

Des chrétiens qui ne font pas de leur liberté, une permission pour commettre toutes sortes de péchés, mais qui marchent honnêtement, comme en plein jour, c’est-à-dire dans la transparence, loin des excès et de la débauche.

Des chrétiens qui par leurs actes et leurs paroles, montrent et démontrent que Noël n’est pas un mythe, mais que Jésus est réellement né dans notre cœur, et qu’il habite et vit en nous, afin que par la grâce de Dieu, ceux qui vivent dans ce monde, sans Dieu, sans paix, sans pardon, puissent, au travers de nous, rencontrer celui qui est l’unique et authentique lumière de Noël.

Que Dieu nous accorde,

que dans nos familles,

dans notre église,

- règne la paix de Noël,

- brille la lumière de Noël

et que de nos cœurs déborde l’amour de Noël.

Car c’est à cela, que le Fils de Dieu,

en naissant nous a apporté,

en vivant nous a enseigné

et en mourant nous a confié.

Alors , Vive Noël, ou Vivre Noël ?

Ce ne sera pas l’un ou l’autre, mais ce sera l’un et l’autre,

c’est pourquoi, chantons vive Noël et vivons Noël à la seule gloire de Dieu qui nous a donné Jésus.

Amen !


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