Chapelle de l'Espoir
Eglise évangélique
[Chapelle de l’Espoir]


Verset du jour :


La puissance de la foi

Message donné le 6 novembre 2016 par Joseph Zbinden

Texte : Matthieu 15 : 21 - 28

Thème : L’épreuve qui engendre et fortifie la foi.

Intro :

Le témoignage que Jésus rend à cette femme, au sujet de sa foi triomphante,
comme le témoignage de L’éternel donné au patriarche Jacob, concernant son combat victorieux, lorsqu’il lutta avec Dieu à Peniel,

Ces témoignages étonnants autant que surprenants, m’ont toujours impressionné.

A Jacob, Dieu dira tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur,

A la femme cananéenne, Jésus dira, que ta foi est grande, va qu’il te soit fait comme tu veux.

Ce qui m’interpelle à propos de ces deux héros de la foi, c’est qu’ils n’étaient plus les mêmes après avoir combattu le bon combat de la foi.

Jacob, lui, a reçu un nom nouveau qui correspondait maintenant, à sa nouvelle nature d’homme de Dieu régénéré.

Et quand on lit attentivement la suite de son histoire,

on se rend compte effectivement, que Jacob, à partir de cet événement au gué du Jabbok, ne sera plus jamais le même homme.

La femme cananéenne, quant à elle, a vécu à travers sa rencontre avec Jésus, par les changements intérieurs que Jésus provoqua dans son amour pour elle,

une régénération quasi instantanée, lorsqu’elle comprit qui était, ce Jésus, fils de David, et qu’elle s’écria, à genoux devant le Messie, oui Seigneur !

Dès lors, elle s’en alla, avec la certitude dans son cœur, le Seigneur m’a sauvée de ma misère, et m’a fait asseoir avec les fils à la table du Maître.

Mais cette femme cananéenne, qui était grecque, syro-phénicienne d’origine, qui est-elle ? Quelle est sa situation ?

Elle n’est pas issue d’Israël ; il s’agit donc d’une étrangère.

Elle est Cananéenne, peuple voué à la destruction sous Josué, par l’Éternel.

Et le fait que Jésus s’intéresse à elle, et s’adresse à elle, est la preuve que la grâce divine et salutaire,

concerne tous les êtres humains, au-delà du peuple juif, au-delà de toutes contingences purement terrestres.

De plus, comment cette femme est-elle parvenue à la foi, la foi toute relative qu’elle possédait ?

Car, elle n’a pas eu le privilège d’un Zachée ou d’un centenier romain, d’habiter au milieu du peuple juif, et de voir et d’entendre le Messie ?

Cependant, elle a entendu parler de Jésus le Christ, Fils de David, elle a entendu parler des miracles, des guérisons qu’il opérait.

Ainsi, le peu qu’elle a entendu a suffi à la conduire à la foi, et à quelle foi ?

- Une foi qui l’amène aux pieds de Jésus.

- Une foi qui lui donnera la force de subir l’épreuve, et qui la rendra victorieuse.

- Une foi enfin, à laquelle Jésus va rendre hommage.

Tandis que beaucoup de Juifs, qui avaient chaque jour l’occasion de voir, d’entendre Jésus, demeuraient incrédules !

Et nous, chers amis, nous qui sommes de ceux qui ont beaucoup de lumière,

sommes-nous aussi de ceux qui ont beaucoup de foi ?

Nous trouvons donc dans notre Cananéenne, un modèle accompli de cette foi toute nouvelle, suscitée et instruite par Dieu,

qui lutte et qui malgré les obstacles, malgré les difficultés, sort triomphante du combat.

C’est sur ce « combat de la foi, que je voudrais méditer avec vous ce matin.

Le « combat » se déroulera en trois plans successifs, pendant lesquelles la Cananéenne devra faire face à trois attitudes différentes du Seigneur :

  • 1ère étape (verset 23) : Le silence (« Il ne lui répondit pas un mot. »)
  • 2ème étape (verset 24) : Le refus (« Je n’ai été envoyé, qu’aux brebis perdue de la maison d’Israël »)
  • 3ème étape (verset 26) : Le mépris (« Il n’est pas bon de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. »)

1ère étape : le silence

La femme donc sachant que Jésus était là se met à crier :

« Seigneur, Fils de David, aie pitié de moi ; ma fille est cruellement tourmentée par le démon. »

A l’intonation de sa voix, on devine dans ces paroles, dans ce cri, une grande souffrance.

Et Jésus ne répondit pas un mot. C’est le silence complet.

Elle le cherche……..Il se cache.

Elle l’appelle………..Il se tait.

Pourtant il a répondu :

Au paralytique, il lui a dit, lève-toi, prends ton lit et marche.

Il a rendu la vue à l’aveugle, il lui a dit, veux-tu être guéri ?

Il a purifié le lépreux,

Il a ressuscité la fille de Jaïrus,

Il a guéri le serviteur du centenier romain de Capernaüm,

Il est allé au-devant de ceux qui ne le cherchaient pas.

Il a nourri des milliers de gens.

Il a donné de l’eau vive à une Samaritaine,

Il a dit : venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, je vous donnerai du repos. 

Tous ont été accueillis, soulagés, aidés, guéris.

Il n’y a qu’une exception !!! C’est moi !

Une mère qui l’implore non pour elle-même, mais pour sa fille et qui lui demande en pleurant de la guérir, de la délivrer.

Pourquoi cette exception ?

Pourquoi ne m’écoute-t-il pas ?

Pourquoi ce silence ?

Elle ne comprend pas.

Elle ne cherche même pas à comprendre.

Mais elle croit à ses promesses, et cela lui suffit.

Elle sait, elle se souvient qu’il a dit : « Demandez et vous recevrez. ».

C’est pourquoi, dans sa foi simple, elle est persuadée qu’elle sera exaucée.

Exemples : d’une telle situation… (Lamentations de Jérémie) 

Je suis persuadé, que chacun ici présent, pourrait raconter comment il est passé à travers divers épreuves, par la grâce du Seigneur.

2ème étape : le refus

Qu’aurions-nous fait à sa place ? Que fait cette femme ?

Loin de se taire, elle crie encore plus fort.

C’est alors que les disciples interviennent : Seigneur, donne-lui ce qu’elle demande, afin qu’elle s’en aille car elle nous casse les oreilles. 

Ne ressemblons-nous pas trop souvent hélas, aux disciples ?

Mais voilà que Jésus parle enfin. Il répond.

Mais que dit-il ? Et à qui ?

C’est aux disciples qu’il s’adresse.

Mais indirectement, c’est à la Cananéenne qu’il répond : Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. 

En un mot, c’est le refus.

Si le silence de Jésus pouvait paraître cruel à la femme, cette réponse est encore plus cruelle encore.

Car lorsqu’il se taisait, elle pouvait toujours encore espérer.

Mais maintenant, tout espoir s’envole.

Jésus lui refuse catégoriquement la guérison de sa fille.

Ce n’est pas pour toi.

Tu n’es pas du peuple élu.

Je ne suis pas venu pour toi.

Adieu ! 

Que faire alors ? Qu’opposer à un tel refus ?

Si un des disciples lui avait dit :

Ta demande ne t’est pas accordée, elle en aurait appelé à Jésus, elle aurait fait recours auprès de la plus haute instance.

Mais quand le refus vient du maître lui-même, à qui en appeler ?

Elle ne sait qu’opposer à cette parole.

Mais elle sent tout au fond de son cœur quelque chose qui parle plus fort encore.

Et comme elle a su triompher de son silence, elle va de même triompher de son refus.

Car elle ne se croira jamais exclue de la grâce.

Et se prosternant aux pieds de Jésus elle dit : « Seigneur, secours-moi ! »

Comme Jacob au torrent du Jabbok, elle semble dire ; Je ne te laisserai aller que tu ne m’aies délivrée, exaucée ! 

3ème phase : le mépris

Voilà que Jésus parle une seconde fois.

Ah ! Cette fois il va m’accorder ce que je demande.

Mais la femme ne s’attendait pas à une telle réponse :

Il n’est pas bon de prendre le pain des enfants et de la jeter aux petits chiens. 

D’abord le silence…

Ensuite le refus…

Et maintenant c’est le mépris…

Comprenons bien : les enfants, ce sont les Juifs, ce sont les brebis perdues d’Israël, c’est le peuple élu.

Tandis que les chiens, ce sont les païens ; c’est elle en tant que Cananéenne !

Nous pouvons comprendre que cette parole est plus dure que son silence, plus cruelle encore que son refus.

Il me traite de chienne.

Ici l’épreuve était à son comble, le combat au point le plus rude.

Cette tentation va plus loin que les autres.

Mais c’est ici aussi que brille dans tout son éclat, la foi endurante et persévérante de la Cananéenne.

On répond :

  • à son appel par le silence,
  • à sa détresse par le refus,
  • à sa soumission par le mépris.

Oui, c’est ici qu’elle aurait pu être vaincue, si elle avait pu l’être.

Mais elle ne peut pas être vaincue, parce qu’elle ne veut pas douter.

C’est l’Éternel ; qu’il fasse ce qui lui semblera bon.

Et de cette injure même, elle se forgera une arme contre le Sauveur, et triomphera de son mépris.

Elle accepte d’être une chienne.

C’est vrai, je suis auprès de ton peuple, ce qu’un chien est auprès d’un enfant.

Oui Seigneur je suis une païenne,

étrangère à ton peuple,

une misérable pécheresse indigne de tes faveurs et de tes grâces,

mais je ne demande pas d’être assise à la table des enfants,

ni des maîtres.

Mais en tant que chienne, j’ai droit à la part des chiens. 

Et les chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres !! 

Alors, Seigneur,

une seule miette de ton festin,

une seule parole de ta bouche,

bref, un mot seulement, et ma fille est guérie. 

Ah ! Qui ne sent ici son cœur battre de sympathie et d’admiration pour la Cananéenne.

Le Seigneur lui-même lui dit :

O femme, ta foi est grande ; qu’il te soit fait comme tu veux.

Et à l’heure même, sa fille fut guérie. 

Remarquez comment à ce stade du combat, les rôles sont inversés :

C’est l’homme qui triomphe et le Seigneur qui se rend.

C’est le créateur qui dit à sa créature : Qu’il te soit fait comme tu veux ! 

Frères et sœurs, à tel combat, telle victoire !

Plus la Cananéenne avait été éprouvée,

plus sa délivrance fut précieuse et sa foi fortifiée.

Avec quelle joie ne revit-elle pas sa fille délivrée du démon.

Et elle comprit alors, que si le Seigneur l’avait beaucoup éprouvée, c’est parce qu’il l’avait beaucoup aimée.

Exemple : Marie de laquelle Jésus avait chassé sept démons.

Mes chers amis, il ne suffit pas d’admirer la Cananéenne, il faut imiter sa foi.

Si un jour nous nous trouvons dans une situation semblable à la sienne, alors rappelons-nous son histoire.

Comme elle,

quand le Seigneur semblera se taire,

nous repousserons le découragement.

Comme elle, quand le Seigneur semblera refuser nos requêtes,

nous persévérerons dans la prière.

Comme elle, quand le Seigneur nous rappellera notre indignité,

nous nous soumettrons,

nous adorerons,

nous nous abandonnerons à lui sans réserve,

dans une pleine confiance.

Comme elle,

envers et contre toutes les apparences,

nous continuerons d’espérer,

de croire

et de prier.

Et comme elle,

nous finirons par triompher,

car, comme à elle le Seigneur nous dira, en son temps, mais toujours au bon moment,

qu’il soit fait comme tu veux. 

Remarque : Attention !!

Il ne s’agit pas ici de tenter Dieu, de demander contre sa volonté, en cherchant à forcer sa main.

Gardons-nous d’une telle attitude.

Dieu est et reste Souverain, absolument, totalement.

Mais justement, remarquez que :

c’est quand la Cananéenne a reconnu dans le « Fils de David » le Seigneur Dieu, trois fois saint,

le créateur tout puissant, son créateur,

qui a par conséquent,

tous les droits sur elle, sa créature,

qu’elle s’est humiliée devant lui,

reconnaissant son indignité,

son péché,

sa misère.

Par là même, elle accepte

de n’avoir aucun titre,

aucun droit à ses faveurs,

aucun mérite, pas le moindre, absolument aucun,

sachant que tout ce qu’elle recevra de lui ne sera

que grâce,

pure grâce,

rien que grâce,

accordée aux pécheurs humbles et repentants à cause de l’immense amour de Dieu,

qui veut sauver quiconque croit en lui.

Remarquons donc, c’est justement à ce moment-là,

que le Seigneur lui dit : O femme, ta foi est grande !

Qu’il te soit fait comme tu veux. 

La foi,

toujours la foi,

la foi qui vient de Dieu,

la foi qui est instruite par la Parole,

la foi qui est conduite par l’Esprit, voilà

la cause de notre régénération,

le secret de notre force,

le résumé de notre vie chrétienne,

car par elle, rien n’est impossible à Dieu.

Et nous l’avons compris, mais je le souligne encre une fois :

la foi dans ce contexte,

c’est reconnaître notre indignité,

et nous soumettre au Seigneur,

en nous confiant, en nous abandonnant à sa grâce, à son amour.

Voilà la foi qui glorifie Dieu, et

voilà la foi qui triomphe, en tout et partout.

Mais quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?

Trouve-t-il encore aujourd’hui des hommes et des femmes qui ont le courage de prendre Dieu au mot,

De lui faire confiance, totalement, absolument, et

De lui abandonner leur vie, entièrement,

Afin qu’il puisse nous conduire

dans les chemins de la justice,

dans les épreuves, dans les tentations qu’il a prévues pour nous,

dans la peine ou la joie,

la santé ou la maladie,

la réussite ou l’échec,

en un mot, où il veut et comme il veut, pourvu que notre foi glorifie Dieu,

et reçoive le prix de la vocation céleste qui nous a été adressée.

Exemple : ?

Oui, croyons et la vérité nous affranchira.

Croyons et nos prières seront exaucées.

Croyons et nous ne manquerons de rien.

Croyons et nous triompherons des épreuves.

Croyons et nous aurons la vie éternelle.

Croyons, mais croyons comme la Cananéenne et Jésus nous dira : ô femme, ô homme, ta foi est grande.

Qu’il te soit fait comme tu veux.

Amen !


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