Chapelle de l'Espoir
Eglise évangélique
[Chapelle de l’Espoir]


Verset du jour :


La course chrétienne

Message donné le 1er janvier 2017 par Joseph Zbinden

-  Texte : Philippiens 3 : 12 à 14
- Thème : Courir de manière à remporter le prix.

Introduction :

Souvent dans ses épîtres, l’apôtre Paul compare la vie chrétienne à une course d’obstacles.

S’il le fait, ce n’est pas seulement parce qu’il assistait parfois aux compétitions sportives de la Grèce antique,

mais surtout pour nous faire remarquer, finement d’ailleurs, que la vie chrétienne n’est pas une quelconque promenade,

mais une course d’endurance, qui requiert toute notre attention et toute notre participation.

En effet, pour lui, selon le Seigneur, la course chrétienne est une constante et persévérante progression vers le but, en dépit de tous les obstacles qu’elle aura à affronter et à surmonter.

Mais tout en exhortant dans ce sens, Paul laisse entendre que l’arrivée n’est pas ici-bas, et que, par conséquent, la remise des prix ne se fera que là-haut.

Ainsi, puisque nul ne peut prétendre à la perfection ici-bas, nous sommes tous concernés, tous appelés à progresser vers le but, vers le ciel, sans détour et sans relâche,

jusqu’à ce que nous nous trouvions en face de notre bien-aimé Sauveur, et qu’en le voyant, nous soyons rendus semblable à lui, pour toujours.

C’est pourquoi, frères et sœurs, courir au but, et courir de telle manière à remporter le prix de la course,

telle sera notre devise, tout au long de la course, et cela jusqu’à ce que nous franchissions, en vainqueurs, la ligne d’arrivée.

Et par rapport à notre thème, trois aspects de cette course retiendront notre attention ce matin.

1) Passé : Oubliant ce qui est en arrière.

Il ne fait pas de doute que, d’après le contexte, c’est son passé de pharisien orgueilleux et de persécuteur fanatique, que Paul voulait oublier.

Cependant, ce qu’il veut nous dire dans son témoignage, me semble-t-il, c’est que le passé, quel qu’il soit, ne doit pas,

en aucune manière, ni à aucun moment, nous empêcher de courir la course chrétienne de manière à remporter le prix.

En effet, comment Paul pourrait-il oublier ce passé douloureux, qu’il mentionne plusieurs fois dans ses épîtres, d’ailleurs on n’oublie pas ce qui nous a marqué dans le passé,

mais on fait plutôt l’effort de ne plus y penser, sachant que ce passé est réglé une fois pour toutes par l’œuvre de Jésus, selon que Paul lui-même le dit,

Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. (2 Cor. 5:17)

Ceci est très important, dans le sens ou l’apôtre sait très bien avec quelle habileté le diable voudrait nous faire trébucher, en nous rappelant ce que nous avons été autrefois, ou ce que nous avons fait ou pas fait, dit ou pas dit, dernièrement,

pour que nous tombions dans son piège perfide, et que nous pensions à des choses néfastes pour notre âme, nous imaginant que Dieu ne peut plus nous aimer, puisque nous sommes si mauvais et si méchants dans notre cœur.

Et que, de surcroît, il nous a abandonné, nous considérant comme des êtres humains irrécupérables, méritant pleinement ce qui nous arrive.

Frères et sœurs, il est évident que nous ne méritons rien, que nous ne mériterons jamais rien,

et que c’est par pure grâce que nous avons été sauvés, à cause de l’amour infini de Dieu manifesté en Jésus-Christ à la croix.

Mais maintenant que nous sommes nés de nouveau, que les choses anciennes sont passées, et que toutes choses sont devenues nouvelles,

sachons-le une fois pour toutes, et croyons-le de tout notre cœur, rien, non jamais rien ne pourra changer cet état de fait,

car Dieu est fidèle, et il ne peut se renier lui-même, puisque ses promesses sont oui et amen en lui.

En effet, si Dieu nous a aimés quand nous étions encore ses ennemis, à combien plus forte raison maintenant que nous sommes ses enfants, ne nous donnera-t-il pas toutes choses en Jésus-Christ.

Et si Dieu est pour nous, qui sera contre nous, lui qui n’a pas épargné son propre Fils pour nous sauver, comment n’achèverait-il pas la bonne œuvre qu’il a commencée en nous, pour le jour de la rédemption ?

N’a-t-il pas promis que rien ni personne ne pourra nous arracher de sa main ?

C’est pourquoi chers amis, marchons dans la lumière comme Dieu lui-même et dans la lumière, ainsi le sang de Jésus-Christ nous purifiera de tout péché.

Confessons-nos péchés sans attendre, car Dieu et fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité.

Ne traînons pas de lourds boulets derrière nous, déchargeons-nous de tout fardeau, soyons libres de tout péché, car c’est pour la liberté que Christ nous a affranchis, par la connaissance de la vérité.

Et puisque nous avons de si merveilleuses promesses de salut, une si grande espérance, ayons confiance en Dieu et purifions-nous de toutes souillures de la chair et de l’esprit, et achevons notre sanctification dans la crainte du Seigneur.

Par conséquent, fortifions-nous dans la grâce de Dieu, et par sa force toute puissante,

- surmontons les obstacles,

- rejetons les convoitises qui font la guerre à l’âme,

- résistons au diable avec une foi ferme,

- triomphons des tentations en veillant et en priant constamment,

- et soyons motivés par l’amour de Dieu qui ne fait jamais défaut.

Alors, rien de ce qui appartient au passé ne pourra nous arrêter, le malin se tiendra loin de nous, et nous courrons avec joie et courage dans la carrière que Christ nous a ouverte, et nous remporterons le prix de la course.

2) Le futur : Me portant vers ce qui est en avant.

Et qu’y-a-t-il en avant ?

Devant nous, devant nos yeux éblouis par l’éclat de sa gloire, il y a la couronne étincelante de la vie éternelle.

Et cette couronne céleste dépasse et surpasse toutes les couronnes terrestres, Jésus la mettra lui-même sur le front des vainqueurs, et c’est le prix de notre vocation divine en Jésus-Christ.

Ah ! Qui peut décrire la grandeur et la splendeur de la cérémonie de la remise des prix ?

Que ce sera beau, que ce sera grandiose, quelle fête, quelle joie, quel bonheur, lorsque Jésus se lèvera de son trône de gloire et s’approchera de chacun de nous et mettra sur chacun de nos fronts la couronne du vainqueur en disant :

C’est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de chose, je te confie beaucoup, entre dans la joie de ton maître. (Mat. 25:23)

Alors Jésus fera toutes choses nouvelles, les anciennes n’existeront plus, ce sera la félicité pour toujours auprès de Jésus, et l’on se quittera plus.

Voilà le prix de la course et voilà ce qui est en avant !

Ah ! Qui peut dire ce que sera l’éternité, les nouveaux cieux et la nouvelle terre où la justice habitera.

Qui peut dire ce que sera cette nouvelle humanité vivant dans un monde nouveau,

un monde sans peur,

sans haine

et sans violence,

un monde où la paix et le bonheur régneront dans le cœur des hommes à jamais.

Voilà le prix de la course et voilà ce qui est en avant !

Frères et sœurs, ce paradis, ce ciel de gloire, cet héritage qui nous est réservé dans les cieux, ce royaume éternel dont Jésus sera le Roi, tout cela et plus encore, infiniment plus,

N’est pas une illusion, mais la réalité, et cette réalité dépassera, et de loin, tout ce que nous pouvons concevoir.

En effet, si ce n’est que pour une illusion vaine et trompeuse que Jésus a souffert la croix,

si ce n’est que pour un paradis chimérique que les apôtres et tous les croyants de tous les temps, Abraham et nous y compris, ont combattu le bon combat de la foi,

alors nous sommes les plus malheureux des hommes, et Jésus se serait laissé entraîner dans une lutte irréelle contre le diable et le péché, mourant en vain sur le bois maudit,

puisqu’il n’y aurait pas de résurrection,

pas de salut,

pas de paradis,

pas de joie infinie,

pas d’héritage céleste,

pas de royaume éternel,

bref, tout cela ne serait que mirage et Dieu ne serait qu’une imagination de l’esprit ?

Mais maintenant, Jésus est ressuscité, et celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts nous ressuscitera aussi, et bientôt, oui très bientôt,

nous verrons notre bien-aimé Sauveur et Seigneur face à face et nous serons pour toujours avec lui, dans sa présence ineffable,

recevant de Dieu notre Père, notre héritage éternel, celui qu’il nous a réservé dans les cieux pour prix de notre foi.

Et pour remporter ce prix, ne vaut-il pas la peine de courir vers le but, fortifiés et encouragés par les promesses immuables de Dieu, qui, par l’Esprit, rend cette espérance vivante en nous ?

Et c’est ici le troisième aspect de la course chrétienne :

3) Présent : Je cours de manière à remporter le prix

En considérant et en contemplant le prix de la vocation divine, Paul pouvait affirmer avec joie et avec assurance :

Oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ.

En disant cela, il veut nous rappeler, que notre présent est fondé sur notre passé réglé par Christ, et sur notre avenir assuré par Christ.

Ainsi la boucle est bouclée, et comme toute vie, notre vie chrétienne a un commencement dans le passé, un passé réglé par Christ,

un développement dans le présent, un présent libéré par Christ,

un aboutissement dans le futur, un futur assuré par Christ.

Que voulons-nous de plus, que souhaiter de meilleur, que désirer de plus extraordinaire, de plus glorieux de plus prodigieux ?

Notre passé adamique qui nous condamnait n’est plus, notre avenir dans la gloire nous est formellement réservé, et notre présent terrestre nous est facilité en Jésus,

par la puissance de l’Esprit de vie qui est en lui, et qui nous délivre de la loi du péché et de la mort, afin que nous vivions dans la glorieuse liberté des enfants de Dieu.

Dans un stade, nous dit Paul, tous les athlètes courent, mais un seul remporte le prix, et le vainqueur n’est pas couronné s’il n’a pas combattu selon les règles.

Dans la course chrétienne la victoire n’appartient pas aux plus intelligents, ni aux plus forts, ni aux plus riches,

mais elle appartient à tous ceux qui courent fidèlement, conformément à la parole de Dieu, dans tous les domaines de la vie, et qui, par-dessus tout, mettent en pratique le grand commandement de l’amour.

Mais il y a encore une règle essentielle à la vie chrétienne que j’aimerais mentionner ici, une règle de doctrine dans laquelle nous avons été livrés, au jour où le Saint-Esprit nous a scellés en vue de la rédemption.

Cette règle c’est notre consécration à Dieu qui nous a sauvé, c’est l’offrande de notre vie sur l’autel de la grâce, sacrifice agréable au Seigneur et culte raisonnable à son égard.

Cette règle, lorsque nous la suivons, manifeste notre participation à la nature divine, témoigne de l’engagement de notre foi, de notre volonté à fuir la corruption qui existe dans le monde,

et de notre désir ardent d’être continuellement transformés dans l’esprit de notre intelligence, afin de pouvoir discerner la volonté de Dieu, ce qui est bon agréable et parfait, et la mettre en pratique.

Cette règle, c’est la mort au péché et la vie pour Dieu, car sans la sanctification, nul ne verra le Seigneur.

Et la sanctification ici consiste en fait, à ne plus vivre selon la chair mais selon l’Esprit, car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit sont fils de Dieu.

En effet, même en tant que chrétiens, notre tendance est de suivre les penchants de notre nature charnelle et pécheresse, et les œuvres de la chair sont alors,

la débauche, le dérèglement, les passions, les mauvais désirs, l’idolâtrie, la cupidité, les querelles, les envies, les jalousies, le mensonge, et tout ce qu’il peut encore y avoir,

et toutes ces choses sont contraires aux désirs de l’Esprit, qui veut que nous fassions mourir ces éléments terrestres, pour nous attacher aux choses d’en haut, plutôt qu’à celles qui sont sur la terre.

Et pourquoi ?

Parce que nous sommes morts au péché, et que, par conséquent, nous sommes appelés à maintenir, par la foi, tous ces éléments charnels dans la mort,

afin de vivre en nouveauté de vie, pour Dieu, selon sa Parole, par la puissance de l’Esprit de vie qui est en Jésus, pour accomplir la justice de Dieu, et pourquoi ?

Parce que désormais, nous sommes libres de la loi du péché et de la mort, et que dans cette liberté, nous pouvons et nous devons nous dépouiller du vieil homme et de ses œuvres,

et revêtir l’homme nouveau, qui se renouvelle de jour en jour, par la puissance de celui qui l’a créé, Jésus notre Seigneur et Sauveur, mort et ressuscité pour nous.

A cet effet, l’Écriture nous enseigne ceci :

Devant chaque tentation, nous sommes exhortés à nous considérer librement et volontairement, comme morts au péché,

et simultanément, comme vivants pour Dieu, c’est-à-dire aptes à surmonter les tentations, et à triompher d’elles par la foi,

afin de vivre dans la victoire de l’Esprit, car là où est l’Esprit, là est la liberté,

c’est-à-dire la capacité de faire la volonté de Dieu, non par nous-mêmes, mais par la grâce de Dieu qui crée en nous le vouloir et le faire.

Comprenons bien ceci :

Notre part, c’est de travailler à notre sanctification, c’est de faire tous nos efforts, pour joindre à notre foi l’obéissance à la volonté de Dieu,

la part de Dieu, à l’instant même où nous mettons en œuvre notre obéissance, c’est de créer en nous le vouloir et le faire selon son bon plaisir, selon sa divine puissance, qui nous donne tout ce qui contribue à la vie et à la piété.

Et ce combat se renouvelle chaque jour, car il n’y a pas en nous de puissance en réserve. L’Esprit de Dieu est là, mais il ne vient à notre secours, que lorsque nous combattons selon la pensée de Dieu.

Considérons encore cela :

N’attendons pas jusqu’à ce que nous éprouvions des sentiments particuliers, ou jusqu’à ce qu’une force mystérieuse nous entraîne d’elle-même, cela n’arrivera pas.

Mais obéissons de tout cœur à Dieu, de toute notre âme, de toute notre pensée et de toute notre force aux exhortations divines,

et croyons fermement, sans douter, que Dieu nous donne sa puissance pour accomplir sa volonté, même si nous ne sentons rien, car il est fidèle, et ses promesses s’accomplissent toujours.

En d’autres termes, faisons tout notre possible, alors et alors seulement Dieu fera l’impossible. Et il ne manquera pas de le faire.

Nous précisons :

Il ne s’agit pas ici de l’éradication totale du péché, ni d’un perfectionnisme quelconque, ni de l’anéantissement de notre nature adamique,

mais simplement et sincèrement, il s’agit de courir de manière à remporter le prix de la foi, en nous soumettant à la règle de doctrine qui détermine toute notre vie chrétienne.

Et si parfois nous manquons le but, Dieu nous pardonne volontiers, et nous invite à recommencer encore et encore et toujours jusqu’ au jour de la rédemption finale.

De plus, ne l’oublions pas, la sanctification n’est pas la condition de salut, mais elle prouve notre justification devant Dieu,

car la foi sans les œuvres est morte, comme le sarment qui ne porte pas de fruit, qui est coupé, jeté dehors et brûlé.

Rappelons-nous encore, que Dieu notre Père est plein de patience, de bonté, de compassion pour nous, il se souvient que nous sommes poussière, il ne nous traite pas selon nos péchés,

mais nous éduque et nous forme par son Esprit et par sa Parole, pour la course chrétienne à laquelle il nous a appelés, afin que nous remportions le prix de la vocation céleste qu’il nous a confiée.

Nous tous donc,

qui contemplons la face du Seigneur,

qui méditons sur son œuvre à la croix,

qui considérons son amour infini à notre égard,

et qui plongeons nos regards dans la loi de la liberté,

nous sommes heureux dans notre activité,

et nous attendons avec joie le retour de Jésus.

De plus, pour tous ceux qui auront été transformés de gloire en gloire à l’image de Jésus, qui auront marché de victoire en victoire,

la récompense sera grande dans les cieux, car ils auront couru de manière à remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ.

Ainsi donc, nous aussi, soyons les imitateurs de l’apôtre Paul, faisons une chose, oublions ce qui est en arrière, portons-nous vers ce qui est en avant, et courons de manière à remporter le prix de notre foi.

Amen !


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