Chapelle de l'Espoir
Eglise évangélique
[Chapelle de l’Espoir]


Verset du jour :


Étude biblique : Le livre de Jonas, 1ère partie

INTRODUCTION :

Jonas, son prénom en hébreu signifie : « colombe ». Il est mentionné dans 2 Rois 14, 25 comme étant un prophète qui avait exercé son ministère dans le royaume du Nord, durant le règne de Jéroboam II (793-753 av. J.-C.)

Son ministère se déroula quelques temps après celui d’Élisée. Jonas était un contemporain du prophète Amos et a été suivi par le ministère d’Amos.

On ne sait pas sous quel roi assyrien, Jonas est allé prêcher à Ninive, peut-être durant le règne d’Adad-Nirari III (810-783 av. J.-C.) dont le règne fut marqué par un changement d’orientation vers le monothéisme ; ou Assur-dan III (765-759 av. J.-C.) qui durant son règne, l’empire vécu deux épidémies majeurs de peste (D’ailleurs la peste au Moyen-Âge, ce sont les croisés qui l’ont ramenée de leur périple en Orient).

De plus, durant le règne d’Assur-dan, il eut encore une éclipse totale du soleil. Cela avait certainement marqué les consciences, en préparant les gens de la capitale assyrienne au message d’appel à la repentance de Jonas : « Encore quarante jours est Ninive est détruite. » (Jonas 3, 4)

Encore une petite information : Ninive était située à environ 800 kilomètres au nord-est de la Galilée.

L’histoire qui nous est partagée dans ce texte nous rappelle et rappelle plus spécifiquement à Israël, que le salut est pour toutes les nations, pour tous les gens qui se repentent. Jonas était peut-être pris dans une théologie de prédominance d’Israël et avait oublié cet appel missionnaire à partager la Parole de Dieu, non seulement dans son pays, mais également envers les nations païennes.

Rappelons-nous la promesse de Dieu faite à Abraham :

Genèse 12, 2-3 : « Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et toutes les nations de la terre seront bénies en toi. »

C’est vrai que parfois nous pouvons être un peu comme Jonas, on se rappelle la première partie du verset 3 de Genèse : « Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; » mais on oublie la fin du verset : « et toutes les nations de la terre seront bénies en toi. »

L’appel de Dieu sur Israël est d’être une lumière pour les nations, une source de bénédiction pour celles-ci. C’est également notre appel en tant que chrétien.

CHAPITRE 1 :

Commençons la lecture du livre, Jonas 1, 1-16

Qu’est-ce qui vous interpelle dans ce passage ?

L’appel de Jonas. C’est pas franchement ce que l’on peut s’attendre d’un prophète de Dieu ! Mais rappelez-vous de ce qui devait être la théologie de cet homme. L’élitisme d’Israël, le regard avec peu d’amour et de grâce envers les perdus des autres nations. Son manque de miséricorde envers son prochain, qui pour lui méritait le châtiment de Dieu. Ces notions, nous le verrons sont présentes en arrière plan de ce livre quand nous regarderons le comportement de Jonas. Donc Jonas, une colombe qui ne voulait pas apporter un message de paix.

Verset 2 : « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville et crie contre elle ! Car sa méchanceté est montée jusqu’à moi. »

Ninive, une ville plutôt difficile, où régnait la méchanceté, et Dieu annonce son jugement au prophète Jonas. Ainsi vu que Jonas attendait ce jugement on aurait pu penser qu’il se serait diriger vers Ninive pour annoncer sa fin.

Mais Jonas connaît Dieu, et il a certainement dû se dire intérieurement : « Si je vais à Ninive, annoncer son jugement, les gens risque peut-être de se détourner de leurs mauvaises voies et Dieu pardonnera à ces habitants.

Donc que fait Jonas ? Il part à... Tarsis, qui est la direction opposée de Ninive. Il y a un petit côté comique dans le livre de Jonas, car nous sommes en présence d’un homme qui est un peu l’opposé de ce que l’on pourrait s’attendre d’un prophète : Il désobéit à Dieu, en fuyant aussi loin que possible de Ninive. De plus on verra également que non seulement les habitants de Ninive, mais également toutes les bêtes, ainsi que le grand et petit bétail vont jeûner à l’annonce du prophète, et il y a également toute l’histoire du ricin et de l’irritation du prophète dans le dernier chapitre de ce livre qui donne à cet ouvrage un côté tragi-comique.

Alors Jonas descend à Japho pour s’embarquer en direction de Tarsis, pour s’enfuir loin de la face de l’Éternel.

Petite parenthèse : Japho (belle en hébreu), correspond à Jaffa actuellement. Cette ville était déjà, du temps de l’Antiquité, connue pour ses vergers aux fruits renommés. Cette cité était en réalité, considérée comme la ville portuaire pour Jérusalem (à partir du roi Salomon). Un des faubourgs de Jaffa a donné naissance à la ville actuelle de Tel-Aviv.

Donc Jonas s’embarque pour Tarsis (Jaspe Jaune) qui était une ville dans l’Espagne actuelle, sur le bord de la Méditerranée, près de Gibraltar, où les phéniciens y avait fondé une colonie, attirés par les richesses minérales de la région. D’ailleurs on retrouve dans l’A.-T. L’expression : les navires de Tarsis comme dans Psaume 48, 8 ; Es. 2, 16 ; 23, 1 + 14 ; 60, 9 ; Ez 27, 25 qui témoignent que le commerce marchant était déjà important à l’époque de l’Antiquité. On retrouve également des navires allant à Tarsis dans 2Chr. 9, 21 + 20, 36 ; 1Rois 10, 22.

Ainsi nous réalisons, quand Jonas a pris un bateau à Japho, qui était un port important, il y avait certainement des bateaux qui faisaient la route marchande entre Japho et Tarsis.

Mais est-ce que Dieu allait laisser faire ? Etait-il d’accord que son prophète, par exemple, devienne un commerçant de pierres précieuses ? Ou que peut-être Jonas avait-il le projet de se rendre à Tarsis en vue de ramener des pierres précieuses pour ouvrir une bijouterie en Samarie ? Le prophète avait peut-être déjà trouvé un nom pour sa future échoppe : « Joaillerie Joanas. »

Mais... parce qu’il y a un mais dans le verset 4 : « Mais l’Éternel fit souffler sur la mer un vent impétueux, et il s’éleva sur la mer une grande tempête. Le navire menaçait de faire naufrage. »

Alors face à la tempête les mariniers implorent chacun leur dieu. Mais leur dieu ne répond pas. Alors ils jettent la cargaison du bateau : « des objets » selon le verset 5. Avec quoi les marins avaient rempli la cale du bateau ? Cela pouvait être des vases, des ustensiles divers, de la vaisselle, des armes, des instruments de musique, des meubles en bois, des habits ou encore des sacs en cuir, etc.

Et pendant ce temps que fait notre super prophète ? Alors que nous le savons, c’est lui qui est à l’origine de cette tempête : Il prie ? NON, IL DESCEND AU FOND DU NAVIRE ET IL S’ENDORT PROFONDÉMENT !

Le capitaine va s’approcher de lui pour le réveiller et lui dire : « Pourquoi dors-tu ? Lève-toi et invoque ton Dieu ! Peut-être voudra-t-il penser à nous, et nous ne périrons pas. » (verset 6)

On ne sait pas si Jonas a prié dans ce moment là. Mais en tout cas, il n’y a aucun signe qu’il se serait repenti devant Dieu, de son détournement loin de la face de l’Éternel. La tempête continue à faire rage, alors les mariniers se dirent entre eux : « tirons au sort pour savoir qui nous attire ce malheur. » (verset 7)

Et le sort tombe sur... Jonas.

Les mariniers demandent une explication à Jonas : « Dis-nous qui nous attire ce malheur. Quelles sont tes affaires, et d’où viens-tu ? Quel est ton pays et de quel peuple es-tu ? » (verset 8)

Les mariniers réalisent que quelque chose dans cette tempête est d’ordre surnaturel. Ce n’est pas une tempête ordinaire qu’ils affrontent. Et la suite des événements vont leur donner raison.

La réponse à leur question par la bouche de Jonas, va les remplir de frayeur, car le prophète leur avait dit qu’il fuyait loin de la face de l’Éternel.

« Je suis Hébreu, et je crains l’Éternel, le Dieu des cieux, qui a fait la mer et la terre . » (verset 9)

Alors ils lui demandèrent que faire, puisque la mer était de plus en plus violente.

« Prenez-moi et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera envers vous ; car je sais que c’est moi qui attire sur vous cette grande tempête. » (verset 11)

On voit, par la suite des événements, les gens qui se trouvaient sur le bateau, se comportent de manière humaine. Ils ne peuvent pas faire un tel geste envers leur passager. Ils essaient par eux-même de trouver une solution, en ramant de toute leur force en direction de la terre ferme.

Mais impossible, car la mer rendait leur effort vain.

Alors ils se mirent en prière, sachant que leur geste qu’ils allaient entreprendre pourraient se retourner contre eux : « ne nous charge pas du sang innocent. » (verset 14)

Parce que même dans cette période-là, balancer un passager par-dessus bord ne devait pas un geste anodin.

Et une fois Jonas jeté dans la mer, la fureur des eaux s’apaisa. Cela du être un moment particulier que celui-ci ! Une rupture de l’immédiateté comme disent certains psychologues. C’est-à-dire un événement qui vient remettre en question nos fondements. Ces marinier furent saisi de crainte (on le serait à moins). Ils offrirent un sacrifice à l’Éternel et firent des vœux. (verset 16)


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Etude biblique : Le livre de Jonas, 1ère partie - Enseignement donné le 25 janvier 2017 par Alexandre Pidoux