Chapelle de l'Espoir
Eglise évangélique
[Chapelle de l’Espoir]


Verset du jour :


Elie un homme comme nous

Message donné le 23 juillet 2017 par Joseph Zbinden

TEXTE : (1 ROI 19:1-18)

THÈME : LE DÉCOURAGEMENT ET LE REMÈDE DE DIEU.

INTRO :

Cet épisode dans l’histoire d’Elie, est intéressant est instructif à plus d’un titre. Il nous rappelle de quoi nous sommes faits, et à quel point nous sommes, petits et faibles devant l’Éternel.

En réalité, même le grand Elie a faibli, lui qui a été surnommé l’ouragan de Dieu. C’est pourquoi il est dit, Elie était un homme comme nous.

Ainsi, la faiblesse est le partage de tous les humains. Mais justement, Dieu, qui nous a créé, le sait bien, et c’est pour cette raison, qu’il nous vient en aide, au travers de Jésus-Christ.

Car Jésus le Fils, a été établi, Souverain Sacrificateur, dans ce but. En effet, ayant été tenté comme nous, en toutes choses, il peut secourir ceux qui sont tentés, et éprouvés.

I) Le découragement :

Exprimé par Elie en ces mots : « je veux mourir ».

Après avoir expérimenté une victoire exceptionnelle, je devrais dire après avoir vécu au mont Carmel, et en réponse à sa prière, une manifestation extraordinaire et spectaculaire de la puissance de Dieu, Elie, prend la fuite devant les menaces d’une femme.

Quelle différence d’attitude, quel changement de comportement, quand on pense à sa bravoure, face aux 450 prophètes de Baal !

Oui comment se fait-il, qu’Elie, ce géant de la foi, puisse craindre une femme, après avoir manifesté, une si grande assurance devant l’ennemi, au mont Carmel ? Comment Elie, a-t-il pu être découragé à ce point ?

Faut-il en déduire, que ce n’est pas l’extraordinaire, ni le spectaculaire, en un mot, que ce n’est pas l’intervention miraculeuse de Dieu, qui nourrit et fortifie réellement et durablement la foi ?

Car, si tel était le cas, comment expliquer la fuite d’Elie ? Comment, après une telle démonstration de force, de confiance en Dieu, qui exauce les prières de la foi, de son serviteur, comment donc, Elie a-t-il pu être découragé à ce point ?

Chers amis, si Elie a pu être découragé, n’était-ce pas simplement parce qu’il était un homme de la même nature que nous ? D’ailleurs, et c’est évident, Elie a peur. Il craint pour sa vie, et à cause de cela, il fuit. Lui l’intrépide, l’audacieux prophète de Dieu, a-t-il peur d’une femme ?

Il faudrait méconnaître, la perfide et idolâtre Jézabel, pour écarter d’un revers de main cette possibilité. Souvenez-vous seulement du complot qu’elle a fomenté contre Naboth.

Mais si cette femme pouvait agir de la sorte, c’était bien à cause de la faiblesse coupable d’Achab.

Cependant, pour ma part, je ne pense pas que les menaces de Jézabel soient directement la cause de la fuite d’Elie. Elles en sont peut-être, l’occasion, voire l’excuse.

Mais alors pourquoi fuit-il ? Et que fuit-il ? Il y a, je pense, une raison cachée, une raison profonde, qui est la cause première et immédiate de sa fuite.

Et cette raison, c’est la déception, la frustration, en un mot le découragement, exprimé par ses propres paroles : « Seigneur, prends ma vie, car je ne suis pas meilleur que mes pères » !

Autrement dit, Elie fuit parce qu’il est déçu, amèrement déçu, triplement déçu !

1) - Il est déçu par lui-même, et parce qu’il est déçu par lui-même, il fuit sa consécration de prophète. Seigneur, de toute façon, je ne suis rien, je ne vaux rien, et tu ne pourras jamais m’employer à ton service.

Ce langage ne nous est-il pas familier ? Naturellement, puisqu’ Elie est de la même nature que nous.

2) - Il est déçu par les autres, et parce qu’il est déçu par les autres, il fuit sa mission de prophète. De toute façon, personne ne prête l’oreille à mes paroles. Personne ne prend au sérieux mon message. Personne ne comprend, la gravité de la situation, ni le roi, ni le peuple.

Tous ont été lâches, et m’ont abandonné. Personne n’a tiré les conséquences, du miracle que Dieu a accompli, en réponse à ma foi, et à ma prière. Alors, puisque c’est ainsi, je m’en vais ! Décidément, Elie n’est pas autrement que nous.

3) - Il est déçu par Dieu, et parce qu’il est déçu de Dieu, il fuit sa vocation de prophète. De toute façon, l’Éternel n’interviendra pas, et il ne sanctionnera pas, l’indifférence du roi et du peuple.

Surtout, il ne profitera pas de l’occasion, pour leur donner une bonne leçon, et leur faire comprendre, que j’avais raison. Alors, puisque c’est ainsi, à quoi bon proclamer encore, la Parole de l’Éternel, puisqu’elle reste sans effet. Vraiment, Elie nous ressemble beaucoup.

Elie donc, en considérant le résultat quasi nul, de son intervention au Carmel, sombre dans le découragement.

Quand on se représente l’effort qu’il a dû fournir, on peut le comprendre. Elie devait être complètement épuisé, tant physiquement que psychiquement.

Il succombe parce qu’il est épuisé, certes, mais surtout parce qu’il prend sur lui le fait, que ni le roi, ni le peuple, ne se sont repentis, et qu’ils ne sont pas revenus à Dieu.

Voyez-vous, c’est humain, terriblement humain : quand on prend sur soi l’échec, on est découragé, et quand on s’attribue le succès, on est enflé d’orgueil.

Mais pourquoi est-il déçu ? Parce qu’il s’imaginait avoir échoué, et parce qu’il pensait avoir échoué, il se culpabilisait et se dévalorisait à tort, à ses propres yeux. Et cette mauvaise évaluation de lui-même et de la situation, l’a conduit au découragement.

Et, comme il ne peut pas se débarrasser de son ombre, comme il ne peut pas fuir son propre cœur, encore qu’il l’ait bien voulu, puisqu’il a demandé à Dieu de prendre sa vie, il fuit son Dieu, son appel et son ministère, car ils sont la cause de tous ses malheurs.

Si seulement je n’étais pas prophète ! Si seulement Dieu ne m’avait pas appelé à ce ministère ! Si seulement je pouvais tout reprendre à zéro. Je refuserais cette vocation. D’ailleurs, je comprends maintenant, pourquoi, Moïse a tant hésité devant l’appel de Dieu, et pourquoi il a aussi voulu mourir !

Dieu, n’exaucera pas la prière inconsidérée de son serviteur, comme il n’a pas exaucé celle de Moïse, mais il interviendra dans son cœur, et lui enlèvera toutes les raisons de fuir.

Ah ! notre Dieu. Quel Dieu bon, quel Dieu sage, il sait parfaitement qu’elles sont les prières qu’il ne faut pas exaucer. Un jour, nous lui en serons éternellement reconnaissants.

Elie, n’est pas autrement que nous, et nous, nous ne sommes pas autrement que lui.

Combien de fois, avons-nous pensé que notre valeur, devant Dieu et devant les hommes, dépendait de nos résultats ? Oh ! pour les hommes, c’est souvent le cas, car ils cherchent le succès et le rendement, mais pour Dieu jamais !

Car Dieu nous aime, tels que nous sommes. Et la preuve que nous avons une valeur infinie à ses yeux, c’est qu’il n’a pas hésité à nous donner son Fils bien-aimé, son seul et unique Fils, en rançon pour nos péchés.

Frères et sœurs, ce qui importe pour notre Père céleste, ce n’est pas la quantité d’actions d’éclats, que nous pourrions faire voir, ou faire valoir devant Dieu et devant les hommes, mais la qualité de notre obéissance, et de notre fidélité.

A ceux qui auront gardé sa Parole, jusqu’à la fin, Jésus dira un jour :

« C’est bien, bonne et fidèle servante, c’est bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître ».

Un tel accueil, au grand jour de la résurrection, j’en suis persuadé, vaut plus que tout l’or et tout l’argent du monde, car Dieu l’a promis, et sa bonté et sa générosité, n’ont pas de limites. Et qui ne voudrait pas, être accueilli de la sorte ?

Si telle est notre aspiration profonde, et si tel est notre désir intense, alors, vivons et servons de telle manière, que Jésus notre Maître bien-aimé, ne puisse pas faire autrement, que de nous accueillir, comme il a accueilli, les serviteurs fidèles de la parabole.

Rappelons-nous frères et sœurs, Dieu n’est pas un homme, pour rechercher le rendement et le profit, mais ce qu’il désire avant tout, c’est notre consécration, et notre soumission à sa volonté.

Car à ses yeux, le serviteur ou la servante est plus que le service. En effet, selon sa pensée, telle sera la servante, ou le serviteur, tel sera aussi le service. Et cette réflexion nous conduit à notre deuxième point.

II) L’encouragement :

Exprimé en ces termes par l’ange de l’Éternel : « lève-toi et mange ».

Le fait, que Dieu se soucie d’abord du serviteur sera démontré ici. En effet, l’Éternel ne fait à Elie aucun reproche. Il ne lui dit pas, dis donc Elie, tu n’as pas honte de t’accabler ainsi, et de fuir ton service ? Rien de tout cela !

Au contraire, Dieu va le restaurer. Et remarquez, que Dieu le rétablira tant sur le plan physique, que sur le plan psychique. Il renouvellera d’abord ses forces corporelles, et ensuite ses forces spirituelles.

Pourquoi ?

Parce que Dieu sait très bien, puisque c’est lui qui nous a faits, qu’un corps épuisé ne recevra pas l’aliment spirituel. C’est pourquoi l’on dit couramment : « ventre affamé n’a pas d’oreilles ».

Alors le Seigneur envoie son ange qui dit à Elie : lève-toi et mange.

Et c’est ici l’encouragement.

Rendez-vous compte, tout était prêt. Un gâteau cuit, sur des pierres chauffées, et une cruche d’eau. Mais où l’ange a-t-il prit tout cela ?

Elie ne devait-il pas être surpris, que quelqu’un le réveille, et lui dise : monsieur est servi ? L’Écriture dans sa sobriété dit seulement, qu’Elie mangea et but, puis se recoucha.

Nous constatons encore une fois, à quel point il devait être épuisé. Alors, l’ange vint une seconde fois, le toucha et dit : « lève-toi et mange, car le chemin est trop long pour toi ».

Il se leva, mangea et but, et avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits, jusqu’à la montagne de Dieu à Horeb.

N’est-ce pas encourageant de savoir, que Dieu, mieux que personne, sait prendre soin de nous, car nul ne sait si bien ce qu’il nous faut. Et, non seulement il le sait, mais il fait aussi le nécessaire.

Comme il l’a fait pour Elie, il le fera pour chacun de nous, car il en a les moyens. D’ailleurs, en instituant l’église, Dieu avait en vue la communion fraternelle, et la relation d’aide réciproque.

Quelques exemples, brièvement énumérés :

- Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.

- Accueillez-vous les uns les autres, comme je vous ai accueillis.

- Veillez, les uns sur les autres, exhortez-vous réciproquement.

- Portez-vous, supportez-vous les uns les autres.

- Pardonnez-vous les uns les autres.

- Pleurez avec ceux qui pleurent, réjouissez-vous avec ceux qui se

réjouissent. Et que sais-je encore.

Après la restauration physique et psychique, vient l’instruction spirituelle dans la présence de Dieu.

Et là encore, remarquez la thérapie de Dieu. En disant à Elie que fais-tu ici ? Il lui donne l’occasion de s’exprimer, de vider son cœur. Deux fois, Dieu répétera la même question :

« Que fais-tu ici Elie » ? Et comme un Père bienveillant et compatissant, il écoutera la plainte de son serviteur : « j’ai déployé mon zèle pour l’Éternel des armées..., ..., je suis resté, moi seul, et ils veulent m’ôter la vie » !

Autrement dit, Seigneur, je me suis donné à fond pour toi, et tout ce que j’en retire, ce sont des menaces de mort !

Dieu donc, écoutera Elie, mais il ne le jugera pas, et ne le condamnera pas. Et sans lui faire de reproches, il lui donnera une instruction utile et salutaire. Il lui dira, sors, et tiens-toi dans la montagne devant l’Éternel ! Et là, Dieu se révéla à Elie.

a) Le vent fort et violent, mais Dieu n’était pas dans le vent.

b) Le tremblement de terre, mais Dieu n’était pas dans le tremblement

de terre.

c) Le feu, mais Dieu n’était pas dans le feu.

d) Enfin, après le feu, un murmure doux et léger.

Et quand Elie l’entendit, il s’enveloppa le visage de son manteau, car Dieu était là, et se révélait à lui. Et la particularité de cette vision, consiste certainement, en une révélation nouvelle et bienfaisante.

C’est vrai, Elie, je peux me manifester par des éléments violents, mais sache également, que je veux, et que je peux me manifester autrement. Oui Elie, sache encore, que si je suis un Dieu jaloux, je suis aussi un Dieu d’amour.

Environ mille ans plus tard, Elie ne sera-t-il pas avec Moïse, et avec les disciples sur la montagne, lorsque Jésus a été transfiguré ?

Mais là, sur la montagne de Dieu à Horeb, Elie a eu droit aux préludes de l’Évangile. Dieu lui a probablement révélé son œuvre de salut, pour lui et pour toute l’humanité.

Frères et sœurs, il n’en fallait pas plus, mais il n’en fallait pas moins, pour redonner du courage, et de l’énergie au prophète découragé et désespéré. Et c’est ici, un des principes spirituels des plus importants, pour notre vie chrétienne.

Comme je l’ai suggéré tout à l’heure, je pense que ce n’est pas le spectaculaire, ni l’extraordinaire, ni le sensationnel, ni l’émotionnel, mais la vision, c’est à dire la révélation de l’amour de Dieu, qui donne son Fils pour le salut du monde, qui motive la foi et engendre l’action.

En effet, une multitude immense a vu la grande puissance de Dieu, que ce soit dans l’ancienne ou dans la nouvelle alliance, ses hauts faits, ses signes, ses prodiges, ses miracles, guérisons, résurrections,

sa souveraineté sur les éléments, sur les événements, sur le mal, sur le diable, bref, l’humanité sait que Dieu voit tout, connaît tout, et peut tout, en tout temps et partout, et pourtant, qui a cru à la prédication de la croix ?

C’est pourquoi, le remède de Dieu à notre fatigue, à notre lassitude, à notre découragement, c’est la révélation de sa gloire, de son salut, c’est l’assurance certaine, d’une vie meilleure dans un monde meilleur.

Et pour nous, comme pour Elie, Dieu voudrait ce matin, nous encourager à porter nos regards vers lui, vers la glorieuse perspective céleste, qui est la nôtre en Jésus-Christ, et en vertu de son œuvre à Golgotha.

Mais qui, à Golgotha, qui, dans cette heure tragique et dramatique entre toutes, de l’histoire de l’humanité, qui, dans ce moment de détresse infinie, de douleur profonde, où Jésus agonise sur la croix,

qui, en cet instant solennel, où le Fils de Dieu s’écrie, mon Dieu, mon Dieu, pourquoi, m’as-tu abandonné, puis, dans un dernier sursaut de vie, remet son esprit entre les mains de son père, et enfin, expire en paix, tout en accomplissant notre salut.

Oui, dites-moi, qui, devant ce spectacle indescriptible : les hommes crient, les femmes pleurent, les méchants se moquent de Jésus, et puis, comme sur la montagne de Dieu à Horeb, devant Elie, un vacarme assourdissant survient, la terre tremble, les rochers se fendent, les ténèbres couvrent la terre, le voile du temple se déchire, les morts ressuscitent, toute la ville est en émoi, la foule est bouleversée.

Ah ! Je vous le demande encore, oui, dites-moi, qui, en cet instant mémorable entre tous, a perçu la voix douce et tendre de l’amour de Dieu ?

Et nous ? L’avons-nous perçue ? La percevons-nous encore ? Où est-ce que les vains bruits de la terre, nous empêchent d’entendre le murmure doux et léger de Dieu, qui dit et redit à nos cœurs : Je vous aime ! J’ai laissé crucifié mon Fils, pour votre salut !

Quel amour ! Quel insondable amour ! Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu, et.…

Ceci nous amène à notre troisième et dernier point.

III) Le réengagement :

Dieu dans son amour infini, n’a pas dit à Elie, puisque tu démissionnes, tu seras au chômage. D’ailleurs, tu es trop vieux pour te recycler, et tu me coûtes trop cher.

Non, Dieu ne parle pas ainsi. Au contraire, sans aucune condition, il lui dira : « Va Elie, reprends ton chemin, tu feras ceci et tu feras cela ».

Et, c’est ici le réengagement.

Frères et sœurs, le Dieu d’Elie n’a pas changé. Il est toujours le même.

Sommes-nous déçus ? Déçus de nous-mêmes, déçus des autres, déçu de Dieu ?

Alors, comme autrefois pour Elie, sans nous faire de reproches, Dieu, renouvellera nos forces physiques et psychiques. Puis, quand nous serons prêts, il nous convoquera dans sa présence, et là, il nous donnera une révélation toute nouvelle, de sa personne et de son amour.

Il réaffirmera le sens de notre vie, il redéfinira le but de notre existence, il nous révélera tout à nouveau, la grandeur infinie de sa grâce et de son pardon.

Enfin, gentiment, mais fermement, il rappellera notre engagement et nous dira, comme à Elie autrefois :

Va, reprends ta place dans ta famille,

Va, reprends ta place dans la société,

Va, reprends ta place dans l’église,

Va, tu feras ceci et tu feras cela,

Va, et sois fidèle, jusqu’au jour où, comme pour Elie, le Seigneur te rappellera à lui.

Alors, nôtre tâche finie, nous goûterons pour toujours, avec Elie, avec Moïse, avec tous les croyants de tous les temps, le bonheur ineffable, de la gloire éternelle, que Dieu dans son amour, a préparé pour nous.

Amen !


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