Chapelle de l'Espoir
Eglise évangélique
[Chapelle de l’Espoir]


Verset du jour :


Croire ne veut pas dire être né de nouveau

Résumé du message donné le 17 janvier 2016 par Philippe Laude

Je vais vous passer des photos à l’écran pour illustrer les choses que je vais vous partager ce matin.

La galaxie d’Andromède est une galaxie que l’on peut voir à l’œil nu, la seule qu’on peut voir sans instruments. Cette galaxie est à 2.5 millions d’années lumière de notre terre. En la voyant la première fois, j’ai été ébahi par la grandeur de la création. La question que cela me pose, mais pas tout le monde ne se la pose, est la question d’un Dieu qui a créé tout cela. Comment peut-on croire, faut-il vraiment croire, y croire ou pas ?

Certains disent « l’important, c’est d’y croire ». Quelqu’un a dit « Dieu a tout créé, il a même créé celui qui cherche à dire que Dieu n’existe pas », c’est dire si il est sûr de lui. Parfois, nous avons crainte de dire que nous sommes croyants ; lui, il ose. D’autres pensent qu’ils ont toujours raison, et en veulent pour preuve que ceux qui diraient le contraire auraient tort. Beaucoup de gens autour de nous fonctionnent comme ça, et de cette prétention va naître toutes les religions que l’on connaît. Ces religions sont les expressions de la croyance, et souvent les gens font de bons efforts pour essayer de croire. Il y a beaucoup de gens autour de nous qui se disent croyants, qui croient à quelque chose. Je ne suis pas en train de dire qu’être croyant n’est pas bien, mais est-ce vraiment la solution ?

Je crois qu’il y a un Dieu. Tout le monde le sait. Mais la Bible nous dit que les démons le croient aussi, et qu’ils tremblent (Jc 2:19). Pouvons-nous dire simplement « je suis croyant » ? Qu’est-ce que la croyance ? Philippe dit à l’eunuque « si tu crois de tout ton cœur... » (Ac 8:27) Il y a la manière... Mais il y a aussi l’objet de la foi. A quoi, à qui est-ce que je crois ? Si je crois que le fils de Dieu est le Christ, je progresse dans ma foi. Eph 2:8. La foi n’est pas une performance humaine, quelque chose qui fait de nous des croyants efficaces. C’est un cadeau qui nous est offert. Croire tout seul n’est pas suffisant. Rm 10:10 Lorsqu’on dit qu’on est croyants, c’est sympa, mais comment est-ce que cela se traduit ? Lorsqu’on dit que la Parole est créatrice, je crois fondamentalement que ce que nous disons et professons devient réalité. Souvent, le fait de reformuler nos situations difficiles nous permet de les regarder sous un autre angle. Dire ce que nous croyons le fait vivre en nous. Notre propre parole est aussi puissante et créatrice. Mais ce n’est pas suffisant...

Lecture : Matthieu 13:4-9. « celui qui a reçu » vient souvent dans ce texte. Tous ont reçu la même graine, le même soleil, la même eau, mais les résultats sont différents. Un premier ne la comprend pas, et elle disparaît. Un deuxième vit une expérience avec Dieu, puis ça sèche. Un troisième ne peut pas avoir de fruit à cause des soucis du monde. Le dernier, effectivement, reçoit la Parole, la comprend, la vit, et elle porte du fruit. Tous ces gens ont cru, mais tous n’ont pas produit ce qui a été nécessaire. La terre a été le seul facteur déterminant. Lorsque l’on sème, que connaissons-nous du terrain sur lequel nous semons ?

Lecture : Matthieu 25:1-13. 10 vierges, toutes animées du même désir. Toutes sincères, et toutes s’endorment. La réponse faite aux vierges qui n’avaient pas assez d’huile est étrange : « non ». C’est étrange par rapport à la responsabilité qu’elles ont. Mais c’est une réalité : on ne peut pas partager notre salut, c’est quelque chose d’unique. Si l’on en a pas, on ne peut pas le demander à l’autre, et si l’autre n’en a pas, il doit faire ce qui est nécessaire pour en avoir. Pendant qu’elles sont allées en acheter, l’époux arrive. Plus tard, ces vierges persévérantes qui ont probablement couru, qui ont fait des démarches, etc. reviennent. Elles sont toujours animées du même désir lorsque l’époux revient ! Mais la réponse de l’époux est dure ! Elles ont fait un très grand effort ! Cette parole du Christ est sèche (Mt 7:22-23).

Ce qui anime mon message, c’est qu’aujourd’hui, dans tout ce qu’on voit à droite et à gauche, on est invités à beaucoup de choses, à voir beaucoup de choses, à se réjouir de beaucoup de choses. On est sollicités à souscrire, à rechercher la puissance de Dieu, ses miracles, la joie, l’entourage, etc. Reconnaissez que dans les styles de communautés qui naissent aujourd’hui, il y a quelque chose de magnifique. Pourtant, je regarde depuis 45 ans que je suis chrétien le nombre de personnes qui se réclament de leur foi et qui ont de la peine à vivre l’Évangile. Nous chantons, nous prions, nous proclamons, nous chantons le dimanche, mais dans notre vie quotidienne, comment vit-on ces choses que nous disons être la source de notre foi ?

Le bien-être que l’on recherche... Naître de nouveau. Connaître, naître de, (Jn 17:3). Il y a quelque chose d’intime et de profond dans cette connaissance. Si croire est intéressant, le fait de manifester notre croyance par des choses extraordinaires n’est pas forcément un signe suffisant. Comme dans la parabole du semeur, nous avons à discerner à qui nous parlons.

P. Laude donne le témoignage d’un partage avec un ami qui s’est converti. Cette personne s’est révélée malade psychiatrique, et cela s’est révélé une claque énorme. Cela a été une profonde claque pour moi, car avec tout ce que j’avais côtoyé chez cette personne, jamais je n’aurais imaginé que cette personne était malade. Je me suis dit « à qui est-ce que je suis en train de parler ? ». A quel stade se trouve les gens auxquels je partage ? Ais-je conscience dans mon engagement envers les gens du travail réellement nécessaire pour qu’un réel changement se passe ?

Jn 3:3-7. Nicodème est un bon croyant, sincère, un bon fidèle. Vient Jésus, qui le remet en face de sa vraie situation. Cette parole de Jésus sur la nouvelle naissance s’adresse à un homme profondément croyant, mais à qui cette croyance ne sert strictement à rien, comme dans les autres cas dont on a parlé. Comment va-t-il pouvoir vivre cette nouveauté de vie que l’Évangile nous annonce ? La nouvelle naissance est difficile à entendre, mais fondamentale. Si tous ces gens qui sont croyants ne sont que croyants, cela ne suffira pas. Dans nos cultures, nos églises, on parle souvent de deuxième bénédiction, ou baptême du Saint-Esprit. Je pense pour moi que pour beaucoup de personnes, ils ont été croyants pendant de nombreuses années et ont un jour reçu la grâce de naître de nouveau. C’est une expérience radicalement différente pour leur vie. Ils renaissent, et cela est fondamental si l’on veut pouvoir continuer à vivre l’espérance qui s’attache à l’Évangile. Non par notre croyance seulement ou par la force des poignets, mais être au bénéfice de cette grâce qui se renouvelle tous les matins et qui fait de nous des personnes nouvelles. Si on n’est pas des nouveaux, on n’y arrivera pas.

On peut connaître Jésus par la Bible que l’on lit, mais cela ne fait pas de nous des gens nés de nouveau. On peut lire tout ce que l’on connaît sur Napoléon dans des livres d’histoire, et le connaître. Mais l’on ne va jamais rencontré Napoléon, par contre je crois avoir rencontré le Christ. Mt 18:3. Au-delà de notre performance et de notre intelligence... Mt 11:25. Si je crois ce que le Seigneur dit, c’est parce qu’il me le révèle. Ce que nous connaissons de Dieu nous est révélé, ce n’est pas le fruit d’une croyance ou d’une intelligence. L’Évangile n’est pas fait pour les élites. Le plus petit qui naît de nouveau a la plénitude de la vie, et ces choses lui sont révélées par le Saint-Esprit. Ez 36:25-27.

Observez aujourd’hui combien de prédications sont faites autour de la guérison. Je respecte cela mais ne le partage pas. Il est venu mettre en nous quelque chose de nouveau. Nous prêchons la guérison, Paul prêche la mort. Pour bien naître, il nous faut bien mourir. Dieu fait des choses nouvelles, pas des anciennes. La nouvelle naissance nous renouvelle par le changement. Très souvent, nous sommes en train d’avoir une foi sincère le dimanche et recourrons à beaucoup d’autres choses durant la semaine. Nous ne revêtons pas un habit nouveau mais raccommodons un ancien, voulons guérir des blessures de notre ancienne nature (Mt 9:17). Il y a une charge affective dans cette histoire qui est la nôtre, on s’y attache. Et pourtant, on aime bien notre vieille vie, nos vieilles outres. Être renouvelés dans le changement, revêtir un habit nouveau, avoir une perception nouvelle afin de pouvoir mener une vie juste et simple, sans prétentions.

Est-ce que nos vies reflètent cette abondance, cette abondance de la connaissance de Jésus ? Ce pays que l’Éternel veut nous donner, est-ce qu’on se l’approprie, est-ce qu’on croit que c’est notre destinée ? 1R 18:21 : jusqu’à quand clocherez-vous des deux côtés ? Un petit coup le dimanche matin dans ma foi, et un petit peu autre chose durant ma semaine, sans être incohérent et sans trahir, on mange à plusieurs râteliers. On ne vit souvent pas de manière cohérente. Jusqu’à quand marcherons-nous d’un côté puis de l’autres ? Où est notre détermination ? Sommes-nous en difficulté ?

Ap 21:5 Dieu fait toutes choses nouvelles. Nous avons reçu une nouvelle vie, une nouvelle façon de penser, un puissance en nous qui s’appelle le Saint-Esprit, tout ce qui est nécessaire pour que nous puissions mener une vie juste et sainte. C’est ce que nous avons. Dieu veut faire des choses nouvelles, et il les a faites. Nous ne pouvons en bénéficier véritablement que si nous sommes nés de nouveau.

Je vous invite à avoir ce souci, cette préoccupation, de ne pas simplement être enthousiaste des effets cosmétiques que nous pouvons voir dans certaines situation, mais de véritablement rechercher où nous en sommes et où en sont vraiment les personnes que nous côtoyons. Nous pouvons vivre des choses avec le Christ, le croire, et pourtant ne pas s’être donné à lui. Tout croyants que l’on peut être, cela ne veut pas dire que l’on est né de nouveau. Si l’on est né de nouveau, il y a des choses que l’on ne peut plus dire ou faire. Observez-le en vous, regardez autour de vous.


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