Chapelle de l'Espoir
Eglise évangélique
[Chapelle de l’Espoir]


Verset du jour :


Noël, qu’est-ce que c’est ?

Thème : Le vrai sens de Noël !

Texte : Phil. 2 : 1-11

Introduction :

A l’approche de Noël, plus qu’à tout autre époque de l’année, un étrange virus se propage dans le monde et provoque chez certaines personnes, une frénésie irrésistible et indomptable, dont les symptômes les plus connus sont la fièvre acheteuse, la fièvre religieuse et la fièvre superstitieuse, et dont les conséquences peuvent être plus ou moins graves sur le plan matériel et spirituel, selon les individus, bien sûr !

Alors que le monde devrait se mettre à genoux pour adorer son Sauveur, il se met debout et, dans une course effrénée, il se met à dépenser sans compter, à festoyer sans retenue, à observer ses traditions religieuses sans discerner le vrai sens de Noël, à pratiquer ses superstitions sans réaliser qu’il est trompé par le père du mensonge.

Alors que Noël est l’avènement divin le plus extraordinaire, il est devenu l’événement mondain le plus ordinaire, le plus répandu, le plus grand marché, la plus grande fête, le plus grand rituel culturel et cultuel, au détriment du vrai sens de Noël, car rien ne tue autant le spirituel que le rituel.

Pour l’historien, peu sérieux et peu désireux de découvrir la réalité des faits, les allusions à un certain Jésus, né à Bethléhem, élevé à Nazareth, appelé par Dieu à proclamer l’Évangile et crucifié sur une croix, sont trop imprécises et trop peu nombreuses pour en tirer une conclusion certaine.

Pour le philosophe, matérialiste et septique, Noël n’a rien de surnaturel, il n’est que la christianisation d’une fête païenne antique, selon laquelle on adorait le ’dieu soleil’ qui, à partir du 25 décembre, date du solstice d’hiver, reprenait de la vigueur et redonnait du courage aux peuples superstitieux, effrayés par les sols gelés, par l’obscurité et par l’absence de vie. En effet le pape Grégoire 1er, avait ordonné qu’on apprenne aux fidèles, à fêter la naissance de Jésus, à la place de la renaissance du soleil.

C’est ainsi qu’au fil des siècles, alors que l’église primitive n’a jamais célébré la naissance de Jésus, parce que personne n’en connaissait la date, le 25 décembre, devint, par tradition, la fête de Noël, la fête de la naissance de Jésus, car Noël vient d’un mot latin qui signifie : ’naissance’.

En réalité, les chrétiens ne fêtent pas seulement l’anniversaire de la naissance du Sauveur, mais également le fait qu’il est venu, dans sa grâce infinie et dans son immense amour à notre égard, sous la forme humaine pour nous sauver. Tel est le vrai sens de Noël !

Que le philosophe le sache ! Pour tous ceux dont la foi est restée intacte, Noël est encore aujourd’hui la fête de la venue du divin dans l’humain, du surnaturel dans le naturel et de l’éternel dans le temporel. C’est ici le grand mystère de Noël, mystère qui nous étonne autant qu’il nous émerveille et nous impressionne, et qui rempli nos cœurs d’amour et de joie, parce que Dieu s’est fait homme afin de sauver les hommes.

Pour le scientifique, en général plus ouvert que le philosophe parce que plus conscient de ses limites, imaginer quelque chose qui échappe à son analyse rationnelle, n’est pas impossible, mais terriblement difficile à admettre. Car la science ne peut expliquer l’inexplicable, sonder l’insondable et comprendre l’incompréhensible, tandis que la foi, simplement accepte la Parole de Dieu, humblement se réjouit de cette merveilleuse réalité et proclame fidèlement la glorieuse vérité de Noël, car c’est l’Évangile de la paix pour tous les hommes de bonne volonté.

Pour le commerçant, Noël est du pain béni. Les affaires sont les affaires, même si elles se font aux dépends de la crédulité des gens, d’ailleurs pourquoi s’en plaindrait-il ? De plus, n’est-ce pas à Noël, que de nombreux commerces, au son d’une douce musique, sous des décorations lumineuses, dans une ambiance de fête et bon enfant, en compagnie du père Noël, font les meilleures ventes ?

Noël donc, pour l’historien est un fait invérifiable, un événement insignifiant, pour le philosophe une pieuse superstition, pour le scientifique une hypothèse improbable et une bonne affaire pour le commerçant.

Pour d’autres encore, Noël c’est un mythe, une légende, un conte de fée, pour d’autres encore, c’est l’occasion de s’évader, de s’amuser, de se défouler et que sais-je encore.

Pour d’autres enfin, Noël est un temps d’épreuve, de stresse, de découragement, de tristesse et de détresse, car ils sentent bien, que la tradition, si religieuse soit-elle, ne comble pas les besoins les plus profonds du cœur vide et avide de vrai bonheur !

Et pour nous, qu’est-ce que Noël ? Qu’est-ce qui nous rend si heureux et joyeux ? Le sapin qui met un peu de couleur dans la grisaille du temps ? Les bougies qui reflètent leur lumière dans nos yeux, les illuminant d’un bonheur éphémère ? Les cadeaux, tant attendus par les petits comme par les grands, gestes d’amour et de fraternité qui nous font oublier, le temps d’une soirée, la misère de ce monde dans lequel nous vivons ? La fête, le repas, l’ambiance familiale au coin du feu, où il fait bon se retrouver et partager sa joie, sa foi ?

Est-ce uniquement pour cela, que le monde, le temps d’une bougie, le temps d’un cantique ou d’une prière, retient son souffle, s’abstient de mettre le feu aux poudres, fait taire les bruits de guerre, pour se recueillir un instant et pour donner au monde l’illusion d’une paix sans lendemain ?

Car dès que les accents mélodieux se sont tus, dès que les prières ont été dites ou redites, l’homme de ce monde, aveuglé par son péché, courbé sous un lourd fardeau de culpabilité, pressé par le temps, stressé par le rendement et poussé par la machine infernale, reprend sa route comme avant, comme si Noël n’avait pas été fêté en réalité, comme si le ciel n’existait pas, comme si Jésus n’était pas venu !

Au lieu de chercher le vrai sens de la vie, de Noël, l’homme sans Dieu, poursuit sa route les yeux rivés au sol, les pensées fixées aux choses de la terre, le cœur désespérément accroché aux valeurs de ce monde, recherchant encore et toujours, les biens d’ici-bas, les joies d’ici-bas, les plaisirs d’ici-bas, les honneurs d’ici-bas, oubliant consciemment ou inconsciemment, que vanité des vanités, tout est vanité et qu’il est donné aux hommes de mourir une seule fois, après quoi, vient le jugement.

Oubliant justement, que c’est pour l’arracher à ce terrible jugement et à cette horrible condamnation éternelle, qu’un enfant nous est né et qu’un Fils nous est donné.

Mais l’homme d’aujourd’hui, sait-il encore pourquoi Dieu s’est fait homme et pourquoi il est mort sur la croix ? Ah ! Qui veut admettre aujourd’hui, qu’Adam autrefois s’est révolté contre Dieu et s’est fait son propre « dieu » ? Ah ! Qui veut bien reconnaître, que Dieu pour sauver l’homme a pris le contre-pied de l’ennemi, afin de dire au monde tout son amour ?

En effet, le contraste est ici frappant.

Adam, orgueilleusement s’est élevé, Jésus volontairement s’est abaissé.

Adam, prétentieusement s’est déclaré maître de lui-même, Jésus librement s’est fait serviteur de tous.

Adam, pompeusement s’est fait ’dieu’, Jésus humblement s’est fait homme.

Car Jésus, n’est pas venu opposer à la sagesse, plus de sagesse, à la force plus de force encore, à la richesse plus de richesse encore, à la violence plus de violence encore, mais pour briser le cercle infernal du mal, du péché et de la mort, il a opposé la faiblesse à la force, la folie à la sagesse, l’humilité à la gloire et l’amour à la haine. Au lieu de prendre il est venu donner, au lieu d’être servi il est venu servir et au lieu de vivre il est venu mourir.

Oui, il a fait tout cela et plus encore, afin de sauver le monde de son péché et de la misère. Mais quel est l’homme, qui aujourd’hui, est prêt à reconnaître sa culpabilité et la réalité incontournable de sa condamnation ?

L’homme moderne refuse l’une et l’autre, car il sait bien que s’il n’y a pas de pécheurs à purifier, pas de perdus à retrouver, point de coupables à justifier, point de condamnés à sauver, Jésus est venu en vain et si Jésus est venu en vain, c’est lui, l’homme, qui est sage et intelligent et Dieu l’insensé.

Et, par conséquent, il s’imagine s’être débarrassé de Dieu une fois pour toutes, pouvant librement faire ce qu’il veut, et comme Adam autrefois, être son propre ’dieu’ , avec tout ce que cela implique dans la vie et dans la mort, s’il n’y a pas de repentance. C’est-à-dire une existence vaine et inutile, car sans Dieu, sans but et sans espérance aucune.

Pourtant la réalité est tout autre, si Jésus a renoncé à tous ses droits, c’est pour nous rappeler que nous, nous n’en n’avons aucun à faire valoir devant Dieu, sinon notre châtiment, et que Dieu n’a aucune obligation envers nous, sinon celle de nous condamner.

Et si Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même et en n’imputant point aux hommes leurs offenses, ce n’est certainement pas à cause de nos mérites, mais à cause de sa grâce qui nous a choisi, et de son amour qui nous a aimé dès avant la fondation du monde et pardonnés en Christ.

Et devant un tel amour, un tel sacrifice, un tel salut, ne devons-nous pas plier le genou, courber nos fronts et adorer Celui qui a quitté son trône, pour naître dans une étable et pour mourir sur une croix ?

Voilà pourquoi nous fêtons Noël, nous chantons voici Noël et crions vive Noël ! Mais il ne suffit pas de dire vive Noël, il faut vivre Noël ! Mais comment vivre Noël ? Si dire vive Noël en vérité, c’est recevoir la vie d’en-haut, vivre Noël en réalité, sera de donner sa vie, sa propre vie à Celui qui est mort et ressuscité pour nous. Et donner sa vie, c’est mourir à sa propre vie afin de vivre la vie de Jésus, d’obéir comme lui et d’aimer comme lui, selon qu’il est dit :

’Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. Et voici le second, qui lui est semblable, Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ (Mt 22:37-39)

Ah ! Frères et sœurs, qui veut bien reconnaître aujourd’hui, que l’obéissance aux commandements divins, contrairement à ce que certains pensent et prétendent, n’est pas un devoir aliénant, écrasant, étouffant, mais un joug aisé, un fardeau léger, un devoir libérateur, régénérateur, édifiant et épanouissant, rendant l’homme à sa condition d’homme, à sa vocation d’homme, à sa mission d’homme, celle de glorifier Dieu son Créateur.

D’ailleurs en prenant sur lui notre humanité, Jésus est aussi venu nous dire ou nous redire, que notre condition humaine, n’est ni insignifiante, ni insuffisante, ni insatisfaisante. Au contraire, elle est la condition la plus enviable et la plus honorable que Dieu ait pu donner à l’une de ses créatures. (Voir psaume 8)

De plus, si Dieu a pu se faire homme, l’homme donc, n’a plus aucun intérêt à se faire ’dieu’, mais il a tout avantage à accepter l’offre de réconciliation que Dieu lui fait en Jésus, afin de retrouver sa vraie dimension d’homme créé à l’image de Dieu. Et l’histoire le prouve !

A part Jésus, connaissez-vous un homme, parmi tous ceux qui ont marché sur la terre, qui soit plus sage, plus libre et plus épanoui que lui ? Aucun et pourquoi ? Aucun n’est plus sage que lui, parce qu’aucun n’a jamais conformé ses pensées à celles de Dieu comme lui, aucun n’est plus libre que lui, parce qu’aucun n’a jamais conformé sa volonté à celle de Dieu comme lui, et enfin, aucun n’est plus épanoui que lui, parce qu’aucun n’a jamais conformé ses sentiments à ceux de Dieu comme lui.

Ainsi, aimer Dieu de tout son cœur et son prochain comme soi-même, c’est conformer ses pensées à celles de Dieu, c’est conformer sa volonté à celle de Dieu et c’est conformer ses sentiments à ceux de Dieu et qui étaient en Jésus-Christ.

C’est-à-dire, à l’exemple de Jésus, c’est vivre non seulement pour soi-même, mais surtout pour les autres, car il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.

Alors nous ne dirons plus, qu’est-ce que les autres peuvent faire pour moi, mais nous dirons, qu’est-ce que je peux bien faire pour les autres ? Que puis-je faire, par exemple, pour mon épouse, pour mon mari, pour mes enfants, pour mes parents, pour mon prochain, mon voisin, pour mes frères et sœurs en Christ ici et au loin ?

Mari, ton épouse est-elle fatiguée ? Alors fait tout ce que tu peux pour l’aider et lui faciliter la tâche. Ne t’irrite pas contre elle, mais aime-la, comme le Seigneur a aimé son Église et l’aime toujours, en se donnant pour elle. Non en dominant sur elle mais en la portant sur ton cœur et dans ton cœur, pour subvenir à tous ses besoins.

Épouse, ton mari est-il découragé ? Alors fais de ton mieux pour l’encourager et le motiver dans son travail et dans sa vocation. Respecte-le et aime-le comme tu aimes le Seigneur. Au reste, mari et femme, rechercher plutôt le bonheur de l’autre que le vôtre et vous serez heureux !

Parents, vos enfants vous donnent-ils des soucis ? Alors approchez-vous de Jésus, cherchez sa face et il vous donnera force et joie pour les aimer et pour les accueillir comme Christ vous a accueilli !

Enfants, avez-vous de la peine à accepter vos parents et à les comprendre et à les respecter ? Alors demandez à Jésus de vous montrer son amour pour vous et il vous donnera aussi sa sagesse et sa force afin que vous puissiez vous soumettre à vos parents comme Jésus s’est soumis aux siens.

Frères et sœurs, avez-vous parfois de la peine à vous aimer les uns les autres, à vous porter et à vous supporter comme Jésus le fait pour vous ? Alors considérez de quelle misère Jésus vous a sauvés et de quel enfer il vous a délivrés et il vous remplira tout à nouveau, de son amour, de cet amour agapè, qui aime et qui accompli son service avec joie et courage.

Et vous réaliserez qu’aimer Dieu et son prochain, que servir Dieu et son prochain, est vraiment le plus grand et le plus beau cadeau que Dieu puisse faire à l’homme, car l’amour est l’accomplissement de l’homme crée à l’image de Dieu, selon qu’il est dit :

’Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde, c’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement.’ (1Jean 4:17)

En effet, nous expérimenterons qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, à aider qu’à être aidé, à aimer qu’à être aimé, à pardonner qu’à être pardonné, à rendre heureux qu’à être heureux, et nous réaliserons pleinement que dire ’Vive Noël !’ c’est nous souvenir de ce que Jésus a fait pour nous et que ’Vivre Noël’ c’est encore un pas de plus dans la direction de l’amour de Dieu, c’est encore une victoire de plus par l’amour de Dieu, c’est encore une gloire de plus pour l’amour de Dieu et c’est encore un témoignage de plus à l’amour de Dieu qui est la plus grande chose que l’homme puisse acquérir ici-bas et qui demeure éternellement.

Et pour conclure, je pose encore une fois la question, ’Vive Noël ou Vivre Noël ?’ Ce ne sera pas l’un ou l’autre mais ce sera l’un et l’autre à la seule gloire de Dieu notre Père qui nous a donné Jésus pour que Noël soit une fête temporelle en attendant qu’elle soit la fête éternelle dans la présence ineffable de Celui qui le premier a dit, Vive Noël et l’a vécu en vérité et en réalité, afin que nous aussi, nous puissions dire :

’Vive Noël et Vivre Noël, de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre force et de toute notre pensée !’ Alors Noël prendra tout son sens ! C’est pourquoi, disons ’Vive Noël et Vivons Noël, avec l’aide de Dieu notre Père et par la puissance de l’Esprit, car c’est cela que Jésus, en naissant, nous a apporté, en vivant, nous a enseigné et en mourant, nous a confié ! Amen !