Chapelle de l'Espoir
Eglise évangélique
[Chapelle de l’Espoir]


Verset du jour :


Le feu de la sanctification

Message donné le 2 novembre 2014 par Joseph Zbinden

Lecture : Apocalypse 1:12-16

Quand Jésus se présente à son Église, et par elle au monde, dans ce tourbillon de feu et cet éclat de lumière et de blancheur, c’est pour bien montrer qu’il est saint. Il se révèle comme le seul Dieu vivant et vrai, le Dieu tout puissant, afin qu’on le craigne, qu’on le respecte en tant que tel et que l’on se soumette à sa seigneurie (Mt 6:9-10). Parce qu’il est saint, il veut aussi que son peuple soit saint (Lév 11:44-45, 1Pi 1:16). Cette sanctification à laquelle nous sommes appelés ne consiste pas à faire des efforts surhumains pour éradiquer le péché en nous et atteindre une sorte de béatitude où la tentation et le mal n’existent plus et où le triomphe sur le diable et la chair est complet, comme dans un état de perfection où plus rien ne peut nous atteindre. Non, la sanctification que nous devons rechercher consiste en une consécration entière à Jésus notre maître pour le service de l’évangile, et cela dans une obéissance libre et volontaire motivée par l’amour. Car seul l’amour crée en nous par l’Esprit et la Parole la capacité de produire l’obéissance filiale, dans notre relation d’enfants de Dieu avec Dieu notre Père en Jésus.

Toute autre obéissance, qui n’est pas le fruit de l’Esprit et qui n’est pas motivée par l’amour qui vient de Dieu qui, par cet amour crée en nous le vouloir et le faire selon son bon plaisir, est vaine. Elle n’apporte aucune récompense car elle n’a pas été entraînée et engendrée par la foi, car sans la foi il est impossible de plaire à Dieu.

Qu’est-ce que la foi ?

  1. Savoir ce que Dieu veut, comme Il le veut. Plus que de lire, il s’agit de méditer la Parole de Dieu.
  2. Vouloir ce que Dieu veut, comme Il le veut. Et non pas de n’importe quelle manière, à notre propre façon.
  3. Pouvoir ce que Dieu veut comme Il le veut. Nous n’arrivons pas a obéir au Seigneur par nous-mêmes,

Il y a un réel danger de courir après la sanctification d’une manière charnelle, non spirituelle, en obéissant à Dieu non par la puissance de son amour révélé en nous par l’Esprit, mais selon nos propres moyens et nos propres pensées charnelles et pécheresses. On peut être sincère, mais sincèrement dans l’erreur. Il ne s’agit pas de faire tant et plus pour être agréable au Seigneur : avant de faire, il faut être. On ne se fait pas chrétien, on le devient. On ne se fait pas serviteur obéissant et fidèle, on le devient. On devient enfant de Dieu et soumis à l’obéissance de la foi par notre identification à Christ et notre incorporation dans le corps de Christ dont il est la tête, le chef, et par lequel nous sommes rendus capables de faire la volonté de Dieu. Cela se fait non par nous-mêmes mais par la puissance intrinsèque de la Parole vivante et permanente de Dieu qui nous régénère, et crée en nous le savoir, le vouloir et le pouvoir que Dieu veut. Car cette Parole peut tout, et sans cette Parole rien ne se fait.

Il ne s’agit donc pas de faire pour être, mais d’être pour faire. Car le faire provient uniquement de notre être en Dieu, et notre être en Dieu est uniquement l’oeuvre de Dieu en nous par l’Esprit et la Parole. Cette parole révélée en nous produit l’amour qui vient de Dieu par lequel nous faisons la volonté de Dieu, et sans lequel nous ne sommes rien. (1Cor 13)

Ce n’est pas parce que Jésus a dit que sans Lui on ne peut rien faire qu’il n’y a rien à faire (Jn 15:5). Au contraire, il y a tout à faire, mais avec Christ, dans notre être en Christ, par la force et la sagesse de Christ et de sa Parole, car Jésus est la Parole de Dieu par qui nous devenons participants de la nature divine. (Phil 4:13)

Cette nature divine n’est donnée qu’à ceux qui sont nés de Dieu, régénérés et conduits par l’Esprit, c’est-à-dire à ceux qui sont morts avec Christ, ensevelis avec Christ et ressuscités avec Christ pour vivre une vie nouvelle par l’Esprit et non plus selon la chair.

Il y a une grande différence entre une obéissance légale, servile, et une obéissance filiale, librement accomplie dans la puissance de l’amour. C’est ce dont Jésus nous parle avec la parabole des deux fils (Luc 15:11-32). Le fils aîné, champion du légalisme, travaillait dur et sans relâche, cherchant à se surpasser et à ne jamais transgresser les ordres de son père. Il pensait accomplir la justice de Dieu et mériter son propre salut. Mais il n’était pas heureux, car il était accaparé par le travail et par la nécessité de plaire à son père par ses propres moyens, dans tous les cas et à n’importe quel prix. (Rm 7:24) La remarque du fils aîné est significative : « je n’ai jamais transgressé un de tes ordres ». Il recherchait l’acceptation de son père par son travail, ses efforts et sa bonne conduite. Ensuite, il dit « tu ne m’as jamais donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis ». C’est la preuve qu’il pensait que cela déplairait à son père. Où était-il lorsque le fils cadet revient ? Dans les champs, à travailler. Le fils aîné ne pouvait pas se réjouir de la fête, car il n’avait pas de quoi se réjouir. Lorsqu’on est sous le joug de la loi, on n’est jamais satisfait, jamais heureux, et l’on ne veut pas qu’on puisse dire de notre travail « il n’est pas parfait ». Dans la parabole du pharisien et du publicain (Lc 18:10-14), on retrouve ces attitudes de propre justice, accomplie par ses propres moyens. Lequel sortit du temple justifié ? Le fils aîné ne se rendait pas compte à quel point il se trouvait loin de son père, et à quel point il était asservi par le diable.

C’est ici la preuve que tout ce qui n’est qu’humain, résultat des œuvres charnelles accomplies dans un esprit légal dans le but de mériter son salut par sa propre justice, ne plaît pas à Dieu. Cela est même en aversion à Dieu, puisque sans la foi il est impossible de plaire à Dieu, car tout ce qui provient de la chair et du péché est en horreur à Dieu.

Le fils cadet vilipende ses biens en vivant dans la débauche. Lorsqu’il n’a même plus de quoi manger, il réfléchit. Il regrette son péché, comprend sa misère, se lève, retourne à la maison, et reconnaît son péché devant son père (Lc 15:21). Son père court à sa rencontre, l’embrasse, pardonne son péché et le rétablit dans sa communion. Le fait que le père court à sa rencontre montre son amour pour son fils. Il devait veiller chaque jour pour espérer sa rentrée. « Enfin tu as compris ta misère et ton péché, viens, je te pardonne. » Il lui passe la plus belle robe, un anneau au doigt signe de l’alliance, et des souliers qui signifient qu’il n’est pas esclave mais fils. Avons-nous honte d’être chrétiens ? (1Jn 3:1) De plus, il prépare une fête et dit à tous de se réjouir ! Qu’aurions-nous envie de dire à la place du fils cadet ? « Merci Père. Je t’aime ».

Lequel des deux fils va obéir le plus facilement à son père ?

Quel fils voulons-nous être ? Le fils aîné qui fait tout avec ses propres forces mais n’y arrive jamais et n’est jamais content, malheureux ; ou le fils cadet, racheté, régénéré, pardonné de tout péché, libre d’obéir à son père ?

Sommes-nous prêts à dire « Père céleste, je t’aime, merci pour ce grand pardon, pour la fête qui m’attend » ? Jésus je t’aime, mets dans mon cœur ce désir profond de t’aimer et te servir librement. Cet amour du fils cadet est le premier amour. C’est ce qui est dit à l’Église d’Éphèse (Ap 2:7). Est-ce le devoir ou l’amour qui nous pousse à obéir ? C’est pourquoi il est important de plonger ses regards dans la Parole de Dieu, dans la loi parfaite de sa liberté, pour être submergés encore de cet amour qui nous pousse. La charité de Christ nous pousse à aimer à notre tour, parce que Dieu nous a aimés le premier.


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