Chapelle de l'Espoir
Eglise évangélique
[Chapelle de l’Espoir]


Verset du jour :


Le couple selon Dieu

Message donné le 19 juin 2016 par Joseph Zbinden

Thème : les relations homme-femme à l’intérieur du couple

INTRO

L’être humain, créé à l’image de l’Être divin, s’est détourné de son Créateur. Ainsi, en s’égarant loin de l’Éternel, il se prive de la présence de Dieu. Par conséquent, désormais seul, sans lumière dans la nuit de ce monde, l’homme, s’est laissé assujettir par le mal, ce mal diabolique qui l’a entraîné dans le péché et la mort.

Son être intérieur a été complètement détruit : sa pensée est maintenant régie par le mal, sa volonté est asservie au mal, ses émotions sont perverties par le mal, et sa conscience totalement désorientée par rapport à son but premier. Bref, l’homme créé à l’image de Dieu a été entièrement défiguré par le mal.

En un mot, il est mort spirituellement, voué au péché et condamné à porter les conséquences de sa révolte envers son créateur. Il devra vivre sans Dieu, sans paix, sans pardon dans ce monde dur et froid, gouverné par satan le prince des ténèbres. Et celui-ci cherchera par tous les moyens, à maintenir l’homme sous sa domination, et à le conduire à la mort éternelle, car pour lui, la fin justifie les moyens.

Et justement, en ce qui concerne les rapports homme-femme, Dieu a averti nos premiers parents, au sujet du péché qui a bouleversé l’ordre relationnel établit par Dieu : la femme, au lieu de conserver son statut initial, voudra prendre la place de l’homme, mais l’homme dominera sur elle, contrairement à sa vocation créationnelle. (Gen.3) (Eph.2)

Telle est la terrible conséquence du péché. Et l’histoire de l’humanité montrera, à quel point les résultats du mal ont été mauvais et méchants, anéantissant pour toujours l’œuvre merveilleuse de Dieu, en plongeant le monde dans le drame du péché et de la mort, faussant et déréglant toutes les normes relationnelles voulues et établies par Dieu.

Pas étonnant dès lors, qu’au fil des siècles et des millénaires, que les rapports homme-femme, se soient envenimés, se soient dégradés au plus haut degré, de telle sorte que d’innombrables conflits ont surgis, brisant des mariages, détruisant des familles, engendrant dans la société humaine les dérives que l’on sait, la haine, la violence et la mort.

Actuellement, dans notre société dite civilisée, les déviations et les débordements de toutes sortes sont monnaie courante : la morale chrétienne est décriée, les principes et les pratiques relationnels bibliques sont bafoués, les rôles masculin et féminin sont inversés ou inter-changés, le mal est appelé bien et le bien est appelé mal, bref, c’est le monde à l’envers, les repères ont disparus, il n’y a plus aucune retenue.

Dans cette confusion incroyable mais aussi abominable, comment comprendre la volonté de Dieu pour l’homme, comment mettre en pratique, correctement, l’ordre du Seigneur, qui veut que l’homme aime sa femme comme Christ a aimé L’Église et s’est donné lui-même pour elle ?

En effet, comment surmonter cette tendance humaine, naturelle et pécheresse, qui fait que l’être humain, homme ou femme, soit voué à lui-même, centré sur lui-même, et tourné vers lui-même, en ce sens que l’homme, inévitablement, veut dominer sur la femme, et que la femme, en contrepartie, cherche à pendre la place de l’homme, à cause du péché ?

Rappelons-nous tout d’abord, que le commandement de la soumission réciproque est adressé à des chrétiens remplis de l’Esprit. Car il est impossible, qu’un être humain non régénéré et non conduit par l’Esprit, puisse mourir à lui-même, et obéir au Seigneur conformément à sa volonté, en suivant l’exemple de Christ qui s’est donné lui-même.

Comment voulez-vous qu’une femme se soumette à son mari, comme son mari se soumet à Christ, si ni l’un ni l’autre sont au Seigneur, et que, esclaves de la chair, ils font naturellement le contraire de ce que prescrit le commandement de Dieu ?

D’ailleurs, les chrétiens eux-mêmes, s’ils ne se laissent pas remplir par l’Esprit, au point de recevoir de lui la force et la sagesse de la puissance divine, qui les délivre de la loi du péché et de la mort, afin que la justice de Dieu soit accomplie en eux, sans l’Esprit donc, les chrétiens eux-mêmes ne peuvent pas se soumettre à Dieu.

Mais Dieu que veut-il vraiment à l’égard du couple chrétien ?

Il veut précisément, que le mari reprenne sa place au sein du couple et assume ses responsabilités, et que la femme de même, garde sa place aux côtés de son mari, et assume les responsabilités qui sont les siennes, selon le plan de Dieu pour chacun des conjoints.

Seulement, que signifie exactement l’ordre de Dieu qui dit que le mari doit aimer sa femme comme Christ a aimé L’Église, et que la femme doit se soumettre à son mari comme il convient dans le Seigneur ?

Pour mieux comprendre la pensée de Dieu, il est nécessaire d’apprendre à connaître Dieu, de mieux en mieux, de sonder dans les Écritures, les enseignements qu’il nous donne au sujet de lui-même, de la relation intime et profonde qui existe dans la trinité divine, afin que nous puissions saisir son raisonnement, discerner sa volonté, et la mettre en pratique, conformément à l’exemple de Christ, qui, en tant que modèle, et pour le mari et pour la femme, a consciemment et volontairement renoncer à lui-même, et à tous ses droits.

Mais par où commencer ?

I) LA RELATION FILIALE ENTRE DIEU LE PÈRE ET DIEU LE FILS.

Premièrement, commençons par rappeler que le Père est l’initiateur de toutes choses, que le Fils est le réalisateur de toutes choses et que le Saint-Esprit est le communicateur de toutes choses. Dieu le Père donc, est le chef de Christ, Dieu le Saint-Esprit est soumis au Père et au Fils, puisqu’il communique aux élus ce qui est du Père et du Fils.

Autrement dit, le Père ordonne, le Fils exécute et le Saint-Esprit, qui est en même temps l’Esprit du Père et du Fils, transmet à qui de droit, la parole du Père et du Fils. De telle sorte que finalement, l’unité et la diversité spirituelles inhérentes à la trinité divine soient toujours évidentes, puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu.

En effet, et c’est ici le mystère de l’être divin en trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit. Quoique cette hiérarchie à l’intérieur de la trinité divine soit incontestable, les relations entre les trois personnes de la trinité, sont si harmonieuses, si paisibles, si douces, si cohérentes, que l’on dirait que cet ordre trinitaire structuré n’existe pas.

Quel est ce mystère ? Ce mystère c’est l’Amour agapè.

Et c’est l’amour agapè que l’Esprit veut nous transmettre, c’est de cet amour divin que le Saint-Esprit, au nom du Père et du Fils, veut remplir notre cœur, afin que nous marchions dans la lumière de Dieu et dans l’amour de Dieu, nous soumettant les uns aux autres dans la vérité, de telle sorte que la réalité de l’autorité voulue par Dieu et donnée aux uns, aux maris, ne soit pas un obstacle à la soumission des autres, des épouses, soumission également voulue de Dieu.

Prenons l’exemple de Dieu Père et Fils, qui dans leur relation filiale, sont le modèle des relations à l’intérieur du couple.

Dieu le Père a réellement ordonné à Dieu le Fils de descendre sur la terre et de mourir sur une croix, afin d’ôter le péché du monde, puisque le Fils a répondu, me voici ô Dieu pour faire ta volonté, et en Gethsémané, Jésus confirmera, et dira à Dieu son Père, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.

D’autre part, l’Écriture affirme que Jésus n’a pas regardé son égalité avec le Père comme une proie à arracher, mais qu’il s’est humilié lui-même, qu’il s’est abaissé lui-même, se rendant obéissant comme un vrai serviteur jusqu’à la mort de la croix.

Et il ajoutera : le Père m’aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre : tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père. (Jn.10)

Comment le Père peut-il ordonner au Fils, quelque chose que le Fils a déjà pris sur lui, librement et volontairement ? A quoi sert alors la hiérarchie ? Le Fils fait-il ce qu’il veut, sans se référer au Père ? Que signifie cela ?

C’est ici la manifestation suprême et extrême de l’amour qui est en Dieu Père et Fils, amour qui les habite et les anime éternellement. Cet amour agit en eux de telle sorte que le Fils n’a aucune peine à obéir à Dieu son Père, tant l’amour de son Père est immense et infini à son égard.

Ainsi, constamment immergé et environné d’un amour si grand et si parfait, le Fils ne perçoit pas les ordres de Dieu comme une corvée, ni comme une contrainte, mais comme une joie, un bonheur de faire plaisir à son Père. Et bien entendu, Dieu son Père le lui rend abondamment, puisqu’il est en lui et avec lui, pour réconcilier le monde avec lui-même.

En un mot, le Père fait en sorte que sa volonté soit sans autre forme de procès acceptée par son Fils, qui considère la volonté du Père comme sa volonté propre, puisqu’il ne cherche pas à revendiquer son égalité divine avec le Père, mais dira au monde, ma nourriture, mon pain de chaque jour, c’est de faire la volonté de Dieu mon Père qui est au ciel.

Et Dieu le Père, uni à Dieu le Fils, par un amour inconcevable et insaisissable à l’esprit humain, déclarera l’obéissance du Fils comme extrêmement précieuse à ses yeux, il acceptera son sacrifice sanglant comme un don éminemment agréable, et le récompensera en conséquence, en l’établissant Seigneur à la gloire de Dieu le Père, et en le faisant asseoir à la droite de sa majesté divine.

Frères et sœurs, qui peut comprendre cela ?

Et pourtant c’est ainsi que Christ a aimé L’Église et s’est donné lui-même pour elle. Il a renoncé à tous ses droits, il s’est dépouillé de ses prérogatives divines, s’est abaissé, s’est humilié lui-même, il s’est fait homme, s’est rendu obéissant comme le seul vrai serviteur de l’Éternel, il a souffert la croix, méprisé la honte de la croix, tout cela et plus encore, en vue de la joie qui lui était réservée dans les cieux.

En un mot, l’amour du Père envers le Fils, transforme la soumission du Fils en une joie immense, en un bonheur parfait, parce que le Fils dans son amour pour Dieu son Père, ne veut rien d’autre que plaire à son Père, et glorifier son nom dans l’immensité infinie des cieux et de la terre.

C’est ainsi que, dans leur relation filiale intime et profonde, l’amour agapè est la source de la Vie divine, la Lumière céleste qui éclaire leur commune-union, la joie, la paix qui abonde et surabonde encore et toujours, motivant, amplifiant leurs relations réciproques, et dominant leur volonté propre, sans jamais amoindrir, de quelque manière que ce soit, l’ordre hiérarchique établit depuis toujours.

Telles sont les dimensions et la puissance infinie de l’amour agapè. Et tels sont les ordres de Dieu à l’égard du mari, qui est appelé à aimer sa femme comme Christ a aimé L’Église.

On pourrait développer encore longtemps ces quelques réflexions sur la nature de la relation entre Dieu le Père et Dieu le Fils, mais en ce qui concerne notre sujet, je pense que l’essentiel a été dit, que le secret d’une relation mari et femme, selon Dieu a été mis en évidence, et qu’il est temps maintenant de passer du modèle divin à la réalité humaine.

II) LA RELATION CAPITALE ET VITALE ENTRE LE MARI ET LA FEMME.

En ce qui concerne cette relation matrimoniale, il y aurait énormément de choses à dire, mais pour cette petite série de messages, je me limiterai à l’indispensable, sans négliger quelques détails importants de la vie pratique et journalière.

A) La connaissance par excellence, ou savoir ce que Dieu veut.

La perfection du modèle divin ne doit pas nous décourager, mais au contraire nous motiver pleinement à réaliser l’ordre divin dans notre couple, malgré la faiblesse inhérente à notre nature humaine charnelle et pécheresse. Pourquoi ?

Parce que l’amour agapè qui anime Dieu le Père et Dieu le Fils dans leur relation mutuelle, est le même amour vivant et puissant que verse en nous l’Esprit, et l’Esprit veut et peut nous rendre capables, dans notre mesure à nous, selon la plénitude qui nous habite, de suivre le Christ dans son obéissance.

A ce stade de notre réflexion, il n’est peut-être pas inutile de rappeler ce qu’est l’amour agapè, sachant que la notion de l’amour divin, plus ou moins voilée par la pensée purement humaine sur le sujet, a souvent, trop souvent hélas, été déformée, dénaturée, même carrément débarrassée de son contenu biblique, à tel point, qu’il est nécessaire, actuellement, de redéfinir ce mot, si nous voulons être bien compris.

En effet, il faut le dire et le redire, il n’y a pas un mot de la langue française qui ait été autant galvaudé, vilipendé, traîné dans la boue de la débauche humaine, utilisé à tort et à travers, mêlé à tous les objets : privés, publics, politiques, économiques, religieux, et que sais-je encore, qu’il est quasi impossible de distinguer, dans le langage courant, le vrai sens du mot amour.

D’où vient donc le mot agapè ?

Le mot agapè est exclusivement biblique, il a été forgé tout exprès par les auteurs inspirés, afin que l’on puisse faire la différence entre l’amour qui vient de Dieu et l’amour humain sentimental, émotionnel, l’affection naturelle, l’amour fraternel, l’amour maternel, l’amitié, et l’amour charnel.

Le vocabulaire biblique utilise trois mots pour spécifier de quel amour il s’agit :

- Éros pour l’aspect sensuel et charnel de la relation conjugale.au sein du couple humain.

- Philia pour l’aspect sentimental et émotionnel de la relation humaine en général, l’affection naturelle, la tendresse, la communion familiale, l’amitié, la fraternité, et plus encore, toujours sur le plan humain.

- Agapè pour l’amour strictement divin, dont la nature est uniquement et entièrement spirituelle.

C’est donc de l’amour agapè, que Dieu veut combler ses enfants, et c’est l’évidence même, afin qu’ils s’aiment les uns les autres, conformément à sa volonté à leur égard, d’une manière spirituelle et non charnelle.

Par conséquent, il faut le rappeler et le rappeler encore, l’amour agapè, n’est pas humain, il n’est pas en l’homme. La nature humaine charnelle et pécheresse est incapable de produire cet amour divin, même pour le chrétien régénéré, et cela à aucun moment et d’aucune manière.

L’Écriture est formelle à ce sujet, elle affirme que : même si je parlais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas l’amour, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit.

Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien.

Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas l’amour, cela ne me sert de rien.

L’amour est patient, il est plein de bonté ; l’amour n’est point envieux ; l’amour ne se vante point, il ne s’enfle point d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche point son intérêt, il ne s’irrite point, il ne soupçonne point le mal, il ne se réjouit point de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité ; il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.

Dans ce passage, Paul démontre deux choses extrêmement importantes qui éclairent notre propos. Et pardonnez-moi, si je souligne encore une fois.

1) La nature divine de l’amour.

Paul, apôtre de Jésus-Christ, démontre clairement que la nature de cet amour qu’il présente est divine, car cet amour est radicalement contraire à la nature humaine. En effet, quel homme naturel ou spirituel, pourrait, sans l’Esprit de Dieu, manifester un tel amour divin et parfait, qui peut tout et qui est plus fort que le péché et la mort ?

L’amour agapè donc, comme Dieu lui-même, est tout autre que l’amour purement humain. Cet amour agapè jaillit de son cœur depuis toujours, il se manifeste dans la trinité divine, ainsi que dans tout ce que Dieu dit est fait, car Dieu est amour.

C’est pourquoi, il faut le préciser, l’amour agapè n’est pas, humainement parlant, romantique, ni exotique, ni ésotérique, ni érotique. Il n’est pas non plus, suivant la pensée humaine commune, c’est-à-dire selon la nature et la mesure humaine, seulement sentimental ou émotionnel, ni purement rationnel. Il n’est pas non plus culturel, religieux, traditionnel, intéressé, mérité ou acquis, imposé ou facultatif et tout ce que l’homme peut encore imaginer ou fabriquer.

De surcroît, l’amour agapè n’est pas d’abord une question de festivité, de convivialité, de fraternité, d’amitié, de familiarité, de camaraderie, de charité humaine, de bonté, de générosité, et que sais-je encore. En d’autres termes, rien de ce qui n’est qu’humain peut définir entièrement l’amour et le manifester vraiment. Mais sachons-le, l’amour agapè, est avant tout, et par-dessus tout, une question de volonté.

Mais alors quel est la signification du mot agapè ?

L’amour agapè, dans sa nature divine, c’est la volonté inconditionnelle de Dieu, c’est la résolution déterminée qu’il a prise en son cœur, c’est-à-dire en Christ, décision divine, consciente et intelligente, d’aimer l’autre avant tout. En d’autres termes, c’est sa nature éternelle, sa personnalité souveraine, celle de considérer l’autre avant soi-même, de l’accueillir tel qu’il est, d’en prendre soin, de l’aimer, de le chérir, et de lui donner tout ce qui est utile et nécessaire à son bonheur parfait. Cf. La parabole du samaritain.

Dès lors, l’amour accorde à l’autre une valeur et une importance infinies, de telle sorte que celui qui aime ainsi, donne sa vie pour l’autre, pour son bonheur suprême.

Autrement dit, l’amour agapè c’est le don de soi pour l’autre, en vue de son bonheur éternel, selon qu’il est dit : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. (Jn.3 :16)

Ainsi donc, Dieu Père s’est donné à son Fils, et Dieu Fils s’est donné à son Père, et ensemble ils se sont donnés au monde pour le sauver de son péché, car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même.

Tel est l’amour agapè ! Quel amour, quel insondable amour !

2) Les dimensions divines de l’amour.

Encore une fois, dès que nous considérons les dimensions éternelles de cet amour qui ne périt jamais, qui englobe tous les aspects de la vie divine et humaine, qui se manifeste dans les grandes choses comme dans les petites, qui peut tout, que rien ne détourne ni n’arrête, et qui, par-dessus tout, non seulement ne fait pas le mal, mais qui, d’une manière objective et active, fait le bien, même à ses ennemis.

Ainsi, quand on réfléchit à la grandeur de cet amour, et quand on décide de l’accomplir selon Dieu, alors on est convaincu de sa divinité, de sa spécificité divine, on accepte que Dieu seul détienne une telle puissance, qu’il est le seul à posséder la prérogative céleste à révéler cet amour, et à le donner à qui il veut, quand il veut, où il veut et comme il veut. Pourquoi ?

Parce qu’alors on se rend compte à quel point cet amour est élevé au-dessus de nous, et éloigné de nos petites et faibles pensées humaines, si intelligentes et si bonnes soient-elles !

On prend conscience qu’il y a un abîme entre l’amour divin et l’amour humain, à tel point qu’on est confondu devant l’immensité infinie de l’amour de Dieu, qui, dans sa bonté veut bien s’enquérir de nous, et nous prendre à son école d’amour.

En effet, la réalité terrestre, bien évidemment, est loin de l’idéal céleste, et cela est tout à fait normal à cause de notre condition naturelle et pécheresse. Il ne faut pas s’achopper à ce propos, ni se décourager, car Dieu connaît notre situation, il se souvient que nous sommes poussière, et que nous avons besoin de sa grâce et de son pardon.

Ce que Dieu veut en fin de compte, ce n’est pas que nous avancions dans l’idéal ou l’irréel, ni que nous soyons accomplis, selon la dimension divine, mais que, conformément au modèle parfait que nous avons en Christ, nous marchions vers la sainteté, vers le but, en sachant qu’il ne s’agit pas de gagner notre salut, mais d’obéir simplement au Seigneur, croyant fermement qu’il donne toujours ce qu’il ordonne. (2Pi.1 :3-11)

Souvenons-nous toujours, que la présentation du modèle divin, et que le commandement d’aimer selon ce modèle, ne sont pas là pour nous écraser ou nous culpabiliser, mais seulement pour nous indiquer le chemin à suivre, et nous montrer que personne n’est divinement et définitivement parfait, et que nul n’a déjà atteint le but, et que, par conséquent, aucun croyant ne peut se vanter d’être arrivé, car notre vie chrétienne, est un constant renouvellement, jusqu’à la fin.

En effet, par la puissance de son Esprit, il transformera notre amour humain (philia) en amour divin, (agapè) et nous fera progresser dans la sanctification, pour atteindre la plénitude de la foi, afin que, en courant dans la carrière qu’il nous a ouverte, et que Jésus a inaugurée pour nous, nous recevions le prix de la vocation céleste de Dieu en Christ, notre Sauveur et Seigneur.

En outre, ne cherchons pas dans notre cœur, d’une manière excessive ou maladive, à différencier absolument entre amour « philia » ou « agapè ». Car Dieu seul est capable de sonder notre cœur et de nous juger selon ses critères, conformément à la motivation divine de notre foi et de notre obéissance.

Mais sans nous laisser intimider par l’adversaire, sans nous laisser troubler par notre conscience faillible, ou paralyser par les obstacles à surmonter, cherchons à acquérir la connaissance par excellence, et faisons tous nos efforts pour joindre à notre foi l’amour agapè, car Christ honorera notre foi, nous rendra sages et forts, nous entraînera à suivre ses traces et à faire ce qu’il veut, à l’exemple de Christ. Sa promesse est certaine.

(Cf. 1Thes. 1 :1-6)

Et vous-mêmes, vous avez été mes imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie du Saint Esprit, en sorte que vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de la Macédoine et de l’Achaïe. Non seulement, en effet, la parole du Seigneur a retenti de chez vous dans la Macédoine et dans l’Achaïe, mais votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu, de telle manière que nous n’avons pas besoin d’en parler.

Amen !


Version imprimable de cet article Version imprimable