Chapelle de l'Espoir
Eglise évangélique
[Chapelle de l’Espoir]


Verset du jour :


Christ est ma vie

Message donné le 28 décembre 2014 par Joseph Zbinden

Lecture : Phil. 1:12-26

Introduction :

Cette épître de Paul aux Philippiens, est une lettre spontanée qui jaillit du coeur du grand apôtre, comme un torrent jaillit de sa source, pour s’élancer dans sa course sans fin.

Il s’en va vers la plaine immense, l’arrosant et la fertilisant de son eau abondante et débordante, répandant sur son passage une fraîcheur douce et bienfaisante, invitant constamment les âmes altérées, à boire de cette eau vive et vivifiante.

Alors, à l’exemple de Paul, l’âme pleinement désaltérée, abreuvée jour et nuit aux sources des eaux vives, et nourrie de l’aliment perpétuel de la foi, fera jaillir de son être profond, un chant de joie, un cantique de délivrance, un hymne à la gloire de Dieu, intitulé, selon la belle expression de l’apôtre :

Christ est ma vie !

1) Réflexions.

Mais notre apôtre, où se trouve-t-il, dans quelle situation est-il, quel est le secret qui lui permet d’agir de la sorte ?

Est-il en vacances à la montagne, entouré d’amis chers, et respirant l’air pur et frais des cimes enneigées ?

Est-il à la retraite, goûtant un repos bien mérité, après tant de labeurs, de fatigues et de peines continuelles ?

A-t-il fait un héritage, lui permettant de vivre le restant de ses jours, à l’abri des soucis d’argent, loin du monde agité, réalisant enfin un rêve qu’il caressait depuis longtemps ?

Eh bien ! Il n’en est rien.

Notre apôtre n’est ni en vacances, ni à la retraite, ni en train de réaliser son rêve.

Mais il est prisonnier à Rome, et il est à la veille de son jugement dont il ne connaît pas l’issue. Peut-être la peine capitale !

De plus, tandis qu’il est là, attendant le verdict de l’empereur, au-dehors, des gens mal intentionnés prêchent l’Évangile dans le but de lui susciter des tribulations dans ses chaînes.

D’autres, il est vrai, le font avec des dispositions bienveillantes, et Paul, quoiqu’il en soit, se réjouit.

Non seulement cela, mais à l’intérieur, il n’a personne qui partage ses sentiments. Il est plus ou moins seul avec le soldat.

Epaphrodite, son cher ami, est tombé malade, à tel point qu’il a risqué de perdre la vie.

Ce n’est pas tout, Paul est accablé par les soucis que lui donnent les églises dont il a la charge.

Bref, nous voyons que sa situation n’est pas brillante, qu’elle n’a rien d’enviable, et pourtant, son cœur est en paix.

Il déborde même de reconnaissance, et invite ses lecteurs à se réjouir avec lui.

Et pourquoi peut-il agir ainsi ?

Parce que Christ est sa vie !

Et nous, comment aurions-nous réagis à sa place ?

Comment réagissons-nous lorsque les épreuves, les difficultés, les critiques, la maladie nous assaillent, ou que nous nous trouvons en face de la mort ?

Sommes-nous, à l’exemple de Paul, heureux et reconnaissant, plein de joie et d’espérance en Christ ?

Ou bien, sommes-nous malheureux et mécontents ?

Inquiets face à l’avenir ?

Déçus, frustrés par notre situation ?

Accusant les circonstances, peut-être Dieu lui-même, de mettre un tel fardeau sur nos épaules, fardeau qui nous rend amers et révoltés !

2) Explications.

Mais Paul, pourquoi pouvait-il, au sein des pires difficultés, louer et bénir son Dieu ?

Parce que Christ était sa vie !

Et parce que Christ était sa vie,

il n’avait qu’une envie,

qu’un désir,

qu’une passion,

qu’un but,

se livrer à lui totalement,

se consacrer à lui sans réserve

et le servir fidèlement nuit et jour et quelques soient les circonstances.

Autrement dit : Sa seule raison d’être et de vivre c’était Christ et son Évangile. Il ne vivait qu’en Christ, que par Christ et que pour Christ. En un mot, il était tout à Christ, et Christ était tout à lui !

Voilà son secret. Il savait qu’en dehors de Christ,

il n’y avait pas de vie véritable,

ni de joie durable,

ni de pardon libérateur,

ni de paix profonde,

ni d’espérance,

cette bienheureuse espérance de la résurrection, espérance qu’il possédait comme une ancre de l’âme, sûre et solide.

Voilà ce qui remplissait sa vie, et qui lui donnait un sens ainsi qu’un but. (Christ en nous l’espérance...)

Cependant, il n’était pas immunisé contre les difficultés, les contrariétés, ni contre la souffrance.

Il n’était pas non plus insensible aux problèmes et aux détresses des autres, ni insouciant face aux dangers et à la mort.

Si l’on considère son caractère énergique, son tempérament de meneur, son désir ardent de propager l’Évangile au monde entier, ou encore,

le fait qu’il était comme nous, un homme avec ses forces et ses faiblesses,

alors, on comprend aisément, que la prison devait consumer son ardeur d’apôtre,

et que l’inaction le rongeait,

que la solitude lui pesait,

que les soucis des églises l’accablaient,

et que l’attente du verdict de César pouvait l’angoisser ou l’inquiéter.

Surtout quand on sait qu’il était innocent, et que s’il en était là, c’était à cause de ses compatriotes, des faux frères, des faux circoncis qui en voulaient à sa vie.

Alors, pour la sauver, dans l’intérêt de l’Évangile et de l’Église, il avait été contraint d’en appeler à César.

On découvre ainsi, que Paul avait toutes les raisons de se plaindre et de se lamenter, de se révolter contre Dieu et contre les hommes.

Mais au lieu de cela, il prie et se réjouit, il rend grâce, il témoigne de Jésus aux soldats de la garde prétorienne, il écrit des épîtres magnifiques.

En effet, si Dieu ne l’avait pas conduit comme il l’a fait, et si Paul ne l’avait pas accepté comme il l’a fait, nous serions probablement privés, aujourd’hui, de la grande richesse spirituelle que sont ses épîtres de la captivité.

Et pourquoi a-t-il tout supporté, tout enduré, selon qu’il le dit lui-même : ’je puis tout par celui qui me fortifie.’ ?

Parce que Christ était sa vie !

Et parce que Christ était sa vie, la prison même devient maison de Dieu, un lieu de prière, un lieu béni, une occasion de glorifier son Seigneur.

Comme autrefois à Philippes, où avec Silas son compagnon d’œuvre, ils avaient été arrêtés à cause de l’Évangile, battus de verges, roués de coups, (40 coups moins un), savez-vous pourquoi 39 coups ? Parce que souvent au 40ème coup c’était la mort.

C’est ainsi que le dos tout meurtri, tout ensanglanté, liés à de lourdes chaînes, en proie à des douleurs atroces, jetés dans le cachot le plus profond, le plus froid et le plus sombre,

Paul et Silas ont encore trouvé la force et le courage de chanter les louanges du Seigneur.

Et le geôlier l’a bien compris :

ces hommes ne sont pas fous,

ce n’est pas la douleur qui les fait délirer,

non ils ne sont pas dérangés ni détraqués,

mais l’Évangile qu’ils proclament

doit être une puissante réalité

puisqu’il les rend capables de chanter dans de pareilles circonstances.

C’est pourquoi, sachons-le bien, frères et sœurs, ce n’est pas tant le tremblement de terre, ni les portes qui s’ouvrent toutes seules, ni les liens qui se rompent sans le secours d’aucune main, qui ont convaincu le geôlier,

mais bien la puissance de l’Évangile, manifestée par l’attitude de Paul et Silas.

Et nous, comment aurions-nous réagis à leur place ? Comment réagirions-nous si l’on nous jetait en prison ?

Mais nos deux héros, comment ont-ils pu rester calme, comment pouvaient-ils rester dans une attitude conforme à l’Évangile qu’ils prêchaient ?

Parce que Christ était leur vie !

En effet, si Jésus n’était pas leur soutien, par sa présence sensible, par son Esprit qui console et qui fortifie, alors Paul et Silas auraient été au comble du malheur, sombrant dans le plus profond désespoir.

Mais le Seigneur était là,

et tout change,

tout s’éclaire,

tout chante,

et un homme et sa famille sont conduits à la foi.

Que les voies du Seigneur sont insondables et incompréhensibles disait peut-être Paul à Silas,

mais qu’importe, le salut de cette famille valait bien quelques désagréments.

D’ailleurs, ne sommes-nous pas heureux d’avoir été des instruments utiles dans la main de Dieu,

et cette joie ne dépasse-t-elle la souffrance que nous endurons pour la cause de l’Évangile ? Certainement !

Cependant, nous savons qu’autrefois, il n’en était pas ainsi dans la vie de Paul.

En effet, en ce temps là, toutes ses préoccupations, toute son ambition se résumait dans un seul mot, celui de Pharisien !

Il était à cette époque, centré sur lui-même, sur sa personne, sur sa religion, sur ses traditions, un zèle ardent le dévorait, rien ne comptait plus pour lui que sa justice, sa piété, ses œuvres, en un mot,

son ’moi’ était sa vie !

Ce ’moi’ pécheur régnait en maître absolu sur son cœur,

le péché, tel un tyran dur et sévère l’asservissait,

l’avilissait et l’abaissait jusqu’à la bestialité, jusqu’à la brutalité.

Son ’moi’ égoïste et orgueilleux l’a conduit sur la pente fatale de la haine, de la violence et du meurtre.

Aveuglé par son ambition démesurée et par son fanatisme religieux, Saul de Tarse en est arrivé à persécuter les chrétiens. Quelle tragédie !

Et pourquoi agissait-il ainsi ?

Parce que Christ n’était pas sa vie ! (Du moins pas encore !)

Mais justement, c’est à ce moment précis,

où Saul de Tarse,

éminent Rabbin,

nanti de tous les droits,

de tous les pouvoirs par le sanhédrin,

descendait à Damas pour arrêter les chrétiens,

que Christ fit irruption dans sa vie.

Et là, face à Jésus, il capitule

et sa vie changera,

complètement, radicalement,

à tel point que la vie de Saul le Pharisien cessa,

et que commença, par la grâce de Dieu, la vie de Paul le chrétien.

Et comme il le dira si bien lui même aux Galates, sa devise sera désormais :

’Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi !’ (Gal 2:20)

A quel moment la vie nouvelle a-t-elle commencé ?

Au moment où l’ancienne a cessé !

Par conséquent, pour que surgisse la vie nouvelle il faut nécessairement que périsse l’ancienne.

D’ailleurs, avez-vous déjà vu un vivant ressusciter ?

Autrement dit : il faut mourir pour vivre, mourir à son ancienne vie pour ressusciter à la vie nouvelle.

De plus, s’il faut mourir pour commencer de vivre il faudra continuer de mourir si l’on veut continuer de vivre.

Nous devons donc mourir avec Christ afin de vivre en Christ et de pouvoir dire comme Paul :

Christ est ma vie, il est ma vie hier, aujourd’hui, demain, toujours !

Et nous le réalisons, quand, à l’exemple de Paul, nous renonçons consciemment, résolument à notre propre vie, à notre propre ’moi’,

pour nous approprier tout aussi consciemment et tout aussi résolument, la vie de Christ,

c’est-à-dire, sa justice,

son pardon,

sa paix,

sa sagesse,

sa force,

sa grâce,

son amour,

alors, et alors seulement, nous expérimenterons, comme Paul, la communion des souffrances de Christ et la puissance de résurrection dans notre vie, dans nos situations, dans nos circonstances.

La communion des souffrances de Christ, sont les souffrances liées à notre identification à Christ, à sa mort et à son ensevelissement, c’est notre mort au péché, le renoncement à soi-même, le sacrifice de notre vie, c’est le fait de porter notre croix, chaque jour, et d’en payer le prix, le prix de l’opprobre de Christ.

La communion dans la puissance de sa résurrection, c’est la puissance de la vie qui est en Christ, et qui nous délivre de la loi du péché et de la mort. C’est la capacité spirituelle, de vivre désormais dans la vie nouvelle, en Christ, par Christ et pour Christ et pour la gloire de Dieu, non plus selon la chair, mais selon l’Esprit.

Car, il est évident, que le bon combat de la foi, le combat qui rejette le mal et qui fait le bien, s’il est conforme à la volonté de Dieu, coûte au croyant le prix du renoncement à la chair, mais par contre lui apporte en abondance, la récompense de la vie en Dieu et pour Dieu, couronne éternelle de joie et de paix, d’amour et d’espérance, dès maintenant et à jamais.

3) Manifestations :

Ainsi, le secret de Paul ne sera plus un secret, car comme lui nous vivrons en Christ, par Christ et pour Christ, dans la plénitude de la puissance divine qui est à notre disposition, dans la joie, dans la paix et dans l’espérance, envers et contre tout.

Et pourquoi le pourrons-nous ?

Parce que Christ est notre vie !

Comme Paul, nous ne ferons aucun cas de nôtre vie comme si elle nous était précieuse, mais comme lui, nous l’offrirons en sacrifice au Seigneur, sur l’autel de l’Évangile avec tout ce que nous sommes et possédons.

Puisque Christ est notre vie,

nous saurons posséder notre corps dans la sainteté que produit la vérité.

Puisque Christ est notre vie,

nous laisserons le Seigneur nous conseiller et nous diriger dans l’utilisation de notre temps et de notre argent.

Puisque Christ est notre vie,

nous rechercherons premièrement le royaume de Dieu,

nous rachèterons le temps car les jours sont mauvais,

et nous mettrons à profit toutes les occasions que Dieu nous donne

pour témoigner et rendre compte de l’espérance qui est en nous,

même si parfois cela implique des désagréments,

des moqueries, car comme Paul,

nous porterons l’opprobre de Christ, puisque :

Christ est notre vie !

Et pour l’efficacité du témoignage, nous avons vu par l’exemple de Paul, que notre attitude est très importante, déterminante, face aux différentes circonstances dans lesquelles nous pouvons nous trouver à cause de l’Évangile.

En effet, si Paul et Silas au lieu de se fortifier en Christ, s’étaient mis à se lamenter sur leur sort, le Seigneur n’aurait probablement pas manifesté sa puissance, et le geôlier ne serait peut-être pas sauvé.

Puisque Christ est notre vie,

nous prendrons tout de la main de Dieu, sachant que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu.

Comme Paul, malgré des situations difficiles, des circonstances parfois contraignantes et pénibles, nous ne nous laisserons pas dominer par elles, mais libres dans le Seigneur et fortifiés par lui, par sa grâce toute puissante, nous serons au-dessus de toutes les choses terrestres, et nous pourrons, comme lui, vivre pleinement la vie en Christ.

En effet, puisque

Christ est en nous, et qu’il est notre vie,

c’est lui qui comblera notre vide intérieur,

qui répondra à tous nos besoins,

qui satisfera nos aspirations les plus intimes

et les plus profondes.

Il scellera notre identité,

façonnera notre personnalité,

dominera notre tempérament,

formera notre caractère à sa ressemblance.

Il sera notre sécurité,

notre richesse

notre nourriture spirituelle,

notre force

et notre sagesse, en tout et partout.

Puisque

Christ est notre vie,

pour nous aussi, comme pour Paul, la mort ne peut nous apporter que des avantages. Car alors, la délivrance sera parfaite et complète, toutes les promesses divines se réaliseront enfin, et nous entrerons dans la gloire éternelle, où nous serons avec Jésus pour toujours.

Mais en attendant ce glorieux jour, patientons et persévérons dans le bon combat de la foi, car en son temps et selon sa promesse, Jésus nous remettra lui-même le prix de la course, le prix de notre vocation céleste, à laquelle Dieu, dans son amour infini, nous avait appelé par la foi et pour la foi.

Conclusion :

Que Dieu nous fasse la grâce, et que ce soit notre prière, notre vœu le plus cher, pour l’année qui s’ouvre devant nous, si Dieu nous prête vie, de ne vivre jour après jour, qu’en Christ, que par Christ et que pour Christ.

Alors, on dira de chacune et de chacun de nous, et pour la gloire de Dieu, Christ est sa vie !

Amen !


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